Les deux parties sont tombées d'accord sur les cinq premières incidences. Entamées samedi passé, les négociations entre la délégation restreinte du mouvement citoyen et les représentants du pouvoir ont pris fin hier à 13h. Les deux parties devaient se retrouver pour la signature du protocole d'accord portant sur les six incidences objet de longues et âpres discussions qui se sont étalées sur près de 48 heures. Après de longs pourparlers entrecoupés d'une suspension d'une demi-journée, les deux parties en négociation sont parvenues à un accord final que l'interwilayas appréciera dès demain lors d'un conclave extraordinaire. Si pour les cinq premières incidences, un accord a été vite dégagé, il n'en a pas été de même pour la 6e incidence liée à la révocation des élus issus de toutes les consultations électorales rejetées par le mouvement citoyen. C'était justement sur ce point précis que les négociations ont buté durant de longues heures. Ce n'est qu'hier en début d'après-midi que les deux parties ont, enfin, convenu de lever la séance aboutissant à un protocole d'accord portant sur l'ensemble des incidences énumérées à Raffour. Tout est fin prêt pour ouvrir la voie à d'autres contacts allant dans le sens de la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur. Si les deux parties sont tombées d'accord sur les cinq premières incidences (la levée des poursuites judiciaires, la réintégration des travailleurs, le contentieux Sonelgaz et la franchise fiscale), la partie gouvernement a émis des réserves sur la forme de l'application de la 6e incidence. Le gouvernement s'est, pour le moins, montré très craintif sur, notamment, la forme de la concrétisation de cette 6e incidence. Il va sans dire que son caractère politique y est pour beaucoup dans cet état de fait qui est principalement à l'origine de la prolongation des négociations. Les textes de loi de la République algérienne et la situation politique prévalant ne sont pas de nature à favoriser une décision facile. Ils seraient, d'ailleurs, à l'origine de la gêne des responsables de l'Etat, éprouvée pour une réponse claire sur la forme de la concrétisation. Toutefois, on s'est contenté d'un engagement politique consigné dans la document du protocole d'accord. Globalement, les cinq premières incidences sont satisfaites dans le fond et la forme ; quant à la 6e incidence, elle n'a été acceptée que dans le fond. Ce qui n'enlève rien au caractère positif de ces négociations, premières du genre depuis le début des événements, si l'on passe sous silence le round de dialogue dit «taïwan». On a appris de sources sûres que le gouvernement aurait proposé d'inscrire cette incidence en litige lors du prochain contact, soit celui axé sur la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur sans pour autant qu'elle reçoive l'aval de la délégation des archs. Ainsi donc, après près de 50 heures de pourparlers, les deux parties sont parvenues à un accord qui a tenu en haleine toute l'opinion nationale durant près de quatre jours. Le huis clos imposé lors de cette rencontre au sommetn'a pas été sans compliquer la situation en donnant lieu à des rumeurs impossibles à confirmer. Les informations recueillies dans le cercle des négociateurs tendaient, d'ailleurs, à la confirmation d'un succès qui reste, cependant, dépendant de l'appréciation de l'instance suprême, l'interwilayas. Tout porte à croire que cet accord ne peut être que salué, d'autant plus que la délégation bénéficie de la confiance totale de l'interwilays. Mais d'ores et déjà, il y a lieu de noter que cette issue favorable ne peut que favoriser le maintien de ces contacts au sommet. Ainsi donc, le clash appréhendé depuis l'entame de ces négociations n'a pas eu lieu. De sources informées, «ce protocole permettra d'aller vers l'essentiel, à savoir la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur».