C'est aujourd'hui, à l'occasion du conclave de l'interwilayas qui aura lieu à Tizi Rached, que sera connue la composante de la délégation qui aura pour mission d'enclencher, dimanche prochain, le dialogue sur la mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur. La désignation des membres qui feront partie de la commission technique qui sera chargée avec des représentants de l'état du suivi de l'incidence relative à l'amnistie fiscale est également inscrite à l'ordre du jour de ce conclave. La tension et les divergences qui ont marqué les travaux du conclave de mardi dernier, à Tizi Rached, où le nombre de délégués qui feront partie de la délégation, ainsi que les critères de leur désignation ont été débattus, laissant croire que le conclave d'aujourd'hui sera des plus “serrés”. La décision de désigner une délégation restreinte, alors que l'intention de faire partie de cette délégation est affichée par de nombreux délégués est le problème majeur auquel les différentes coordinations risquent d'être confrontées. Ce conclave que certains délégués disent “miné de l'intérieur” intervient dans un climat encore marqué par de nombreuses zones d'ombre. En effet, l'interwilayas, réunie la semaine dernière, à Azib-Ahmed, a décidé, après avoir jugé le compte-rendu de la délégation satisfaisant, de donner une suite favorable au chef du gouvernement et ont même fixé la date de l'entame du dialogue, alors que la satisfaction des cinq incidences telle que promise par le chef du gouvernement dans le cadre du protocole d'accord, signé entre celui-ci et la délégation des archs, le 6 janvier dernier, demeure toujours en suspens. Si la libération des détenus du mouvement citoyen est effectivement concrétisée avec la mise en liberté provisoire de huit détenus de Mekla et trois de Naceria, il n'en est pas de même pour la levée des poursuites judiciaires à l'encontre des délégués et des manifestants. Bien qu'un non-lieu ait été prononcé, hier, en faveur de trois délégués d'Iferhounène, de nombreux autres délégués sont poursuivis, à l'intar de Mouloud Ameur de la coordination d'Ath-Jennad, de huit autres délégués de Mechtras, ainsi que deux manifestants dans la commune d'Irdjen qui ont été convoqués par la cour de Tizi Ouzou et du tribunal de Larbaâ Nath Irathen, pour des affaires liées aux élections législatives et communales. Pour les autres incidences relatives aux contentieux avec la Sonelgaz, la réintégration des travailleurs licenciés pour leur appartenance au mouvement citoyen et l'amnistie fiscale, rien n'indique encore si elles sont concrétisées. Concernant la sixième incidence, portant révocation des “indus élus”, sur laquelle le chef du gouvernement n'a pris d'ailleurs aucun engagement concret, tout porte à croire qu'elle ne fera pas l'objet de satisfaction. C'est du moins ce qu'a laissé entendre le ministre de l'Intérieur, Zerhouni, dans sa récente déclaration. L'aile de la CADC, connue pour son opposition farouche au dialogue tant que le pouvoir ne reconnaît pas sa responsabilité dans l'assassinat des martyrs du printemps noir, a organisé pour sa part un conclave, aujourd'hui, dans la localité de Tigzirt. Les actions à mener pour protester contre la démarche du dialogue entamée par leurs ex-camarades, ainsi que les perspectives envisagées pour poursuivre la lutte citoyenne sont les principaux points inscrits à l'ordre du jour de la rencontre d'aujourd'hui. Pour ces délégués non-dialoguistes, l'intérêt que porte le pouvoir au dialogue avec les archs est motivé par la prochaine élection présidentielle et non pas par l'intention de régler la crise de Kabylie. S. L.