Hier, les délégués accompagnateurs étaient très optimistes quant à l'issue de ce 26e acte des négociations. Les pourparlers entre la délégation restreinte du mouvement citoyen et celle représentant l'Etat algérien ont repris, hier à 13h, après une suspension de près d'une journée, rendue nécessaire eu égard à l'importance politique d'une décision de «révocation des élus». Devant l'importance, notamment politique d'une décision positive à la demande de «révocation de l'ensemble des assemblées élues lors des élections d'octobre 2002», le chef du gouvernement n'a eu de choix que celui d'engager une concertation plus large avec les autres responsables de l'Etat. Si pour les autres incidences liées à la libération des détenus, la levée des poursuites judiciaires, la franchise fiscale et la réintégration des travailleurs licenciés, deux coups de fil ont suffi pour qu'Ouyahia donne son quitus, il n'en était pas de même pour la 6e incidence. Hier, les délégués accompagnateurs étaient très optimistes quant à l'issue de ce 26e acte des négociations. Selon Farès Oudjedi, l'atmosphère reste dominée par un optimisme grandissant. «Nous attendons qu'Ouyahia annonce son acceptation de cette 6e incidence qui est la plus importante aux yeux de la population», déclarait-il avant de rassurer que «les membres de la délégation du mouvement citoyen sont restés sereins et ne céderont aucunement sur le fond des six incidences, soit le mandat pour lequel ils sont chargés». Toutefois, ajoute-t-il, «nous serons à la hauteur des attentes citoyennes». Notre interlocuteur confirmera également leur refus de la présence de l'Entv et du ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni. Cela pour un certain nombre de griefs qui leur sont reprochés. La prise en charge étatique a été rejetée, apprend-on également. Les accompagnateurs sont aussi chargés de toute la logistique qui se résume à l'hébergement, la restauration des membres de la délégation. «Nous avons refusé la prise en charge étatique car nous nous estimons capables de nous prendre en charge, et l'essentiel est d'arracher la signature du protocole d'accord. Nous ne sommes là que pour cela et non pour autre chose», déclare-t-on en substance. Pendant toute la durée de la suspension des travaux, les membres de la délégation s'étaient retrouvés avec les accompagnateurs de l'interwilayas. Outre l'échange d'informations nécessaire en pareille conjoncture, il y a lieu de signaler l'ambiance qui règne entre les délégués. Officiellement, les cinq premières incidences ont été totalement satisfaites dans le fond et dans la forme. N'était-ce la 6e incidence, les négociations auraient déjà pris fin. Côté délégation gouvernementale, on a appris que seul le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, prenait la parole. Du côté des archs, tous les membres s'étaient exprimés. Hier, à l'heure où nous mettions sous presse, les deux parties poursuivaient les négociations. On s'attend à un accord dans les prochaines heures. Un accord qui annoncerait soit l'ouverture du vrai dialogue portant sur la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur, soit l'option contraire, la plus redoutée, qui découlerait de l'échec des négociations, entendre par là le rejet de la prochaine présidentielle d'avril 2004.