Au-delà du Mali, le sommet de l'UA devrait également se pencher sur plusieurs autres conflits ou zones de tensions en Afrique, notamment en RD du Congo, en Guinée-Bissau ou en RC africaine. L'Union africaine, réunie hier en sommet à Addis-Abeba, a déploré, par la voix de son président sortant, sa propre lenteur à agir pour «défendre» le Mali et «salué» l'intervention militaire française sur le terrain. «Je tiens à saluer la France qui, face aux délais de réaction extrêmement longs de l'Union africaine et de la communauté internationale, a pris les devants et fait ce que nous aurions dû faire depuis longtemps pour défendre un pays membre», a déclaré le président béninois Thomas Boni Yayi, avant de passer la présidence tournante de l'UA au Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn. Le dirigeant béninois a encore fait part de sa «profonde reconnaissance» au président français, François Hollande, pour sa «décision salutaire» d'envoyer l'armée française au Mali. La France est intervenue militairement dans le pays en toute hâte mi-janvier, à la demande des autorités maliennes, face à l'avancée vers Bamako des insurgés islamistes qui occupent le nord du pays depuis mi-2012. La situation au Mali, qui fera encore l'objet d'une conférence de donateurs internationaux demain dans la capitale éthiopienne, promet de dominer les débats, même si peu de décisions concrètes nouvelles sont attendues: vendredi, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA a déjà décidé d'augmenter à près de 6000 hommes les effectifs de la force africaine au Mali et a pressé le Conseil de sécurité de l'ONU de fournir une aide logistique «temporaire» d'urgence pour accélérer son déploiement. En décembre, le Conseil de sécurité de l'ONU avait autorisé le déploiement d'une force internationale de soutien au Mali (Misma), chargée d'aider la faible armée malienne à reconquérir le nord du pays. Alors que «s'accélèrent les préparatifs en vue du déploiement de la Misma», le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a appelé à son tour hier Bamako à également «adopter un processus politique sans exclusive, notamment à dresser une feuille de route devant mener au rétablissement complet de l'ordre constitutionnel». Le Mali est dirigé par des autorités de transition mises en place après le coup d'Etat militaire du 22 mars 2012 qui avait renversé le régime du président Amadou Toumani Touré et précipité la chute du vaste nord du pays aux mains de groupes armés (des jihadistes mais aussi des rebelles touareg). Au-delà du Mali, le sommet de l'UA devrait également se pencher sur plusieurs autres conflits ou zones de tensions en Afrique, notamment en République démocratique du Congo (RDC), en Guinée-Bissau ou en République centrafricaine. «Nous ne pouvons jamais trop souligner l'importance du besoin de paix et de sécurité, sans paix et sécurité, aucun pays ou aucune région ne peut espérer la prospérité pour tous ses citoyens», a déclaré Nkosazana Dlamini Zuma, nouvelle présidente de la Commission de l'UA, l'organe exécutif de l'organisation.