La situation jugée « préoccupante » au Mali et dans le Sahel a dominé les travaux de ce sommet placé sous le thème « Panafricanisme et renaissance africaine ». Les situations en République démocratique du Congo, Somalie, Centrafrique et les négociations qui piétinent entre le Soudan et le Sud Soudan sont aussi au menu de ce premier rendez-vous annuel qui a débuté par une minute de silence à la mémoire de deux dirigeants africains décédés l'an dernier, l'ex-président ghanéen John Atta Mills et l'ex-Premier ministre éthiopien Meles Zenawi. Premier à prendre la parole, le président en exercice sortant. Le chef de l'Etat du Bénin, Boni Yayi, qui a passé le flambeau à Hailé Mariam Desalegn, le Premier ministre éthiopien, a invité les Africains à se « regarder en face et faire leur examen de conscience » pour que le 50e anniversaire de la création de l'Organisation de l'Unité africaine (créée le 25 mai 1963), devenue UA en 2002, soit mis à profit en vue de « renouer avec la flamme de l'espoir que les pères fondateurs ont allumée ». « La question de la paix et de la sécurité qui affecte l'image de notre continent dans les rapports que nous entretenons avec nos partenaires, est la cause première de nos difficultés », dit-il, avant de saluer l'intervention de la France au Mali. « Face au temps de réaction extrêmement long de la communauté internationale, la France a pris les devants pour faire ce que nous aurions dû faire face au terrorisme international (...) », dit-il, au nom de l'Afrique qui, cinquante ans après la création de l'OUA, continue de souffrir de l'instabilité. Selon le président béninois « l'urgence de la situation appelle à une mobilisation générale pour la mise en œuvre rapide de la résolution 2085 du Conseil de sécurité en vue du déploiement sans délai de la Mission internationale de soutien au Mali » qui fera l'objet, mercredi prochain, d'une conférence de donateurs internationaux dans la capitale éthiopienne (460 millions de dollars pour couvrir les besoins liés aux opérations de la Misma et 300 millions de dollars pour la restructuration des forces de défense et de sécurité maliennes). « Nous ne pouvons jamais trop souligner l'importance du besoin de paix et de sécurité, sans paix et sécurité, aucun pays ou aucune région ne peut espérer la prospérité pour ses citoyens », déclare Nkosazana Dlamini Zuma, présidente de la Commission de l'UA, l'organe exécutif de l'organisation. « Beaucoup doit encore être fait pour résoudre les situations de conflit en cours », dit-elle, en référence aux conflits qui menacent la paix et la sécurité en Afrique. Pour cela, la Sud-Africaine plaide pour la mise en place de la Force africaine. Les travaux de cette 20e session prendront fin aujourd'hui.