Victime du terrorisme, Mohamed Mekati a été assassiné en fin de journée, devant son domicile à Aïn-Naâdja à Alger. C'était le mardi 9 janvier 1996. Huit ans après sa brutale disparition, son absence continue toujours de susciter une immense émotion auprès de ses parents, ses proches amis et ses collègues. Journaliste et chef de la rubrique internationale du quotidien El Moudjahid, Mohamed Mekati, homme de valeur, aura eu une vie bien remplie, loin des feux de la rampe. Né en 1957, Moh adorait Alger qui l'a vu naître et grandir. Il connaissait «bled Sidi Abderrahmane» dans ses moindres recoins. A l'instar de beaucoup d'Algériens, il jouait régulièrement au football avec Ouled El-Houma, et était un fervent supporter du club du Chabab de Belouizdad. Après avoir décroché son bac en 1978, il entamera des études universitaires en relations internationales. Avant et durant sa formation universitaire, il fit un bref passage dans l'administration de l'Etablissement national pour l'exploitation météorologique et aéronautique de l'époque, puis enseigna la langue française au lycée Omar-Racim d'Alger. Il fit ensuite ses débuts dans le journalisme, à la rubrique nationale du quotidien El Moudjahid. Durant son service national en 1986, il eut l'opportunité d'intégrer la cellule de presse de la présidence de la République. L'homme est resté le même. Bon vivant, d'une jovialité débordante, Moh - comme l'appelaient ses amis intimes - était toujours prêt à tendre une main secourable aux proches ou confrères, disponible pour soutenir et prêter assistance aux gens. A l'issue de son service national, il réintégrera l'équipe rédactionnelle du journal El Moudjahid. Malgré son jeune âge, Mohamed n'eut pas de complexe de côtoyer ceux que l'on considérait à l'époque comme les plus belles plumes du pays. Pour la mémoire. Les conseils, les critiques ou les remarques des professionnels de l'époque qu'étaient MM. Noureddine Naït Mazi, Mohamed Abderrahmani, Ferhat Cherkit, Djamel Benzaghou et autres lui furent d'un grand apport et constitueront le véritable tournant dans sa vie professionnelle. Sous sa direction, la rubrique internationale du journal, surtout son supplément hebdomadaire, avait recueilli un large écho aussi bien auprès des diplomates nationaux et étrangers que du lectorat. L'assassinat de ses proches collègues, comme M.Abderrahmani, F.Cherkit, D.Benzaghou, H.Benaouda, D. Bouchibi, B. Gueroui, A.Harrouche, M.Bellache et autres amis de la corporation, n'entameront en rien sa volonté, son désir de défendre les intérêts du journal et de reprendre le flambeau. C'était sa manière de sauvegarder la mémoire de ces martyrs de la plume.