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Une foule nombreuse a accompagné Mourad et Salah à leur dernière demeure Les deux gendarmes martyrs ont été enterrés, respectivement, à Guelma et Batna
L'enterrement des deux gendarmes a drainé une grande foule rappelant les liens forts qui lient les jeunes martyrs, en particulier, et les corps des services de sécurité, en général, aux populations de ces contrées de l'Algérie profonde qui les ont vu naître et grandir. Le jeune gendarme Sakhraoui Mourad, mort dans le lâche attentat terroriste commis près de Bordj Bou-Arréridj, a été enterré vendredi dernier peu avant midi au cimetière de Bordj Sabat dans la daïra de Oued Zenati. L'enterrement s'est déroulé en présence d'une immense foule. Il y avait les membres de la famille, des collègues, des amis ainsi que les autorités civiles et militaires de la wilaya de Guelma. Le village situé au pied des montagnes de Larbaa et de Taya est triste. Le cimetière n'est qu'à quelques mètres de la maison. Cette dernière n'a pas désempli, des chaises et des tables sont installées dehors. L'après-midi encore, l'affluence était nombreuse. On venait présenter les condoléances. Chaabet Rehailia, dont la famille est originaire, n'est pas loin. Selon des proches, la mère, la cinquantaine, a tenu le coup. Le père Abdelyakine, salarié, nous révélera que son fils Mourad, âgé de 27 ans, “était l'aîné de six enfants dont quatre filles, il était célibataire. Il avait rejoint les rangs de la Gendarmerie nationale il y a neuf ans pour exercer à Tébessa avant d'être muté, récemment, à Bordj Bou-Arréridj”. “C'était un garçon qui aimait rire”, diront ses amis rencontrés sur les lieux. Le plus jeune de la famille, Hocine, élève en 2e année moyenne, retient courageusement ses larmes. Il nous dira que Mourad avait l'habitude de lui acheter des vêtements et qu'il allait lui acheter un vélo. À Batna, plus précisément à Aïn Touta, après la prière du vendredi, le jeune Salah Charef, âgé de 22 ans, a été enterré dans ces terres des Aurès encore imbibées du sang des martyrs de la révolution de Novembre 54. Il était parmi les gendarmes lâchement assassinés à Bordj Bou-Arréridj. Dans la matinée de cette journée du vendredi, l'atmosphère dans le quartier d'Annasr, au centre-ville de Aïn Touta, où habitait la victime avec sa famille, était peinte de tristesse et d'angoisse. Les voisins, toujours sous le choc, se sont regroupés devant la maison du défunt autour du père silencieux retenant quelques larmes résiliant à la volonté divine. On a appris que la mère de Salah a été transportée à l'hôpital juste après avoir reçu la nouvelle. “Elle ne cesse de réclamer son fils entre deux évanouissements”, raconte une voisine, les larmes aux yeux. “Cette famille de huit personnes se voit amputée d'un de ses membres et, aussi, de son seul soutien”, continue une autre. Le père du gendarme assassiné Abdelmadjid Charef est au chômage depuis 1997, année durant laquelle il a été licencié. La dépouille a été inhumée après la prière du vendredi accompagné par une foule dense. De sa personnalité, on nous dit que c'est un jeune comme tous ceux de son âge en Algérie. “Salah rêvait d'une vie meilleure, construire une grande maison pour sa famille et aider ses parents à quitter les deux pièces qu'ils occupent depuis des années avec leurs six enfants”, raconte son entourage. Trois heures avant l'attentat, il a appelé sa mère pour lui annoncer qu'il rentrait le lendemain. Il a prévu son retour mais pas dans un cercueil. Des sanguinaires lui ont ravi la vie, le sourire à sa mère et l'espoir à ses frères et sœurs.