160 membres du Conseil national ont rejoint les redresseurs et cinq sénateurs se sont ralliés au TAJ de Amar Ghoul. L'ex-chef du gouvernement Ahmed Ouyahia est parti, mais le RND n'est pas sorti d'affaire! La crise aiguë secouant le FLN n'a rien à envier à celle ébranlant le RND. «Environ 160 sur 307 membres du Conseil national ont rejoint le mouvement de redressement», dévoile un membre fondateur du parti. Cinq sénateurs, dont un élu lors du dernier renouvellement de la moitié des membres élus du Conseil de la nation, ont rejoint le parti de Amar Ghoul le TAJ, selon l'ex-membre du conseil national du RND, Kamel Belkhiri. Ce sénateur de Skikda est désigné récemment comme membre du bureau politique du TAJ. Comme lui, «un nombre important de militants et de cadres du RND ont déserté ce parti pour regagner celui du ministre des Travaux publics», fait-on savoir. On croit savoir que certains membres du conseil national, à l'image de Boutrik Ahmed, Nordine Tarba et M.Benalia, contestent la direction actuelle du parti, selon notre source. Même l'existence du bureau de coordination appelé également bureau technique est décriée par les deux camps. «Il n'y a absolument aucun article ou dispositions statutaires pouvant donner une légitimité à ce type d'organisation», a affirmé la présidente de l'Union nationale des femmes algériennes (Unfa), Mme Nouria Hafsi, également membre de bureau national du RND. Les textes du parti prévoient par contre un bureau national composé de 13 à 16 membres, explique-t-elle. De ce fait, «les contestataires des deux camps sont montés au créneau pour exiger d'élire ou de désigner six autres membres», indique-t-elle. Cette responsable du parti, qui s'exprimait hier à Alger en marge de la session ordinaire du conseil national du l'Unfa, est l'une des figures les plus en vue du mouvement de redressement. Elle ruait déjà dans les brancards depuis qu'elle a été écartée du bureau politique à l'issue du congrès de 2008, comme d'autres responsables d'organisations de masse inféodées au RND. Devant la pression d'une contestation multiple et forte, le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, qui a beaucoup hésité avant d'accepter d'endosser la mission de secrétaire général par intérim, n'a pas manqué de menacer de jeter l'éponge, selon une source très proche du parti. Quelques membres de conseil national, affirment que malgré sa bonne volonté et sa sagesse, M.Bensalah menace de s'en aller à chaque fois que les choses tournent au vinaigre. L'une des plus importantes revendications du mouvement de redressement demeure le changement ou plus explicitement l'élection de tous les coordinateurs de wilayas avant la tenue des pré-congrès régionaux et le 5e congrès. Ce dernier rendez-vous devait être organisé trois mois après la démission du secrétaire général, conformément aux statuts du parti. Ainsi, sur insistance des redresseurs, le bureau provisoire a été contraint de faire un travail d'évaluation sur les secrétaires de wilayas. Dans ce contexte, des rencontres avec les coordinateurs de wilayas du parti, ont été tenues les 1er, 2 et 3 févier 2013 au siège du RND à Ben Aknoun. Les redresseurs de leur côté, «sont en train de faire leur propre évaluation sur ces coordinateurs», selon Mme Nouria Hafsi. L'enjeu est que ces derniers auront la qualité de congressistes. Idem pour les parlementaires qui sont de facto congressistes, dont des voix s'élèvent pour qu'ils soient déchus. Cela est d'autant vrai que les listes de candidatures ont été ouvertes aux indus militants durant les élections locales du 29 novembre dernier, dont la chkara a eu la part du lion.