Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, est-il définitivement lâché ? Prend-il au sérieux le mouvement initié par ses adversaires au sein de son propre parti et qui envisagent d'organiser une conférence nationale pour sauver le RND ? Si les proches d'Ouyahia refusent de répondre à ces interrogations, ni à se prononcer sur la crise qui secoue le RND, depuis quelques mois déjà, les frondeurs affirment avec certitude que la carte Ouyahia «est dépassée et se conjugue, actuellement, au passé». Si Ouyahia, nous révèle-t-on, est «soutenu par un clan au sein du pouvoir», Yahia Guidoum, le nouveau coordinateur du mouvement pour la sauvegarde du RND, «est également porté par un autre clan». Les deux personnages, nous confie-t-on, ont les mêmes parrains. «Dans le milieu politique, on ne bouge pas si on n'a pas d'indices de haut niveau et si les adversaires d'Ouyahia sont revenus à la charge, c'est que les indices sont probants. Cette affaire est politique», affirment nos sources, précisant qu'aujourd'hui beaucoup de militants du RND manifestent leur intérêt au mouvement de sauvegarde du parti, notamment depuis l'éviction d'Ouyhaia de la tête du gouvernement. Certes, au départ, expliquent les initiateurs de ce mouvement, il y avait des réticences, en raison de l'absence de coordination au sein du mouvement et aussi en raison de la personnalisation du problème par Nouria Hafsi, l'ex-responsable de l'UNFA. Les mécontents de la gestion d'Ouyahia contestaient la démarche dans sa forme et non dans le fond. Après moult réunions, les contestataires ont cadré et donné un sens à leur mouvement et Nouria Hafsi ainsi que d'autres militants ont accepté de se fondre dans le nouveau moule. Les redresseurs reprochent à l'ancien Premier ministre sa gestion chaotique, hasardeuse et anti-démocratique des affaires du parti. Ouyahia, pensent-ils, n'est en aucun cas capable d'une once de pensée sincère de démocratie et qu'il a opéré une purge au sein du parti, tout en marginalisant des membres fondateurs, des membres du bureau politique et du conseil national, d'anciens ministres et députés. «Ouyahia n'a jamais investi dans son parti. Il a toujours lié son avenir à d'autres cercles. Il est là pour garder l'appareil du parti à sa disposition. Aujourd'hui, il est lâché par les militants de base en raison de sa politique de marginalisation et d'exclusion», note un cadre du parti qui a rejoint les contestataires. «Un fidèle d'Ouyahia a même proposé ses services aux redresseurs, mais ces derniers ont rejeté son offre de service», révèle notre source. Contactée, la direction du RND a refusé de commenter ce nouveau rebondissement. Interrogé sur la désignation de Guidoum à la tête du mouvement de contestation, le chargé de communication, Miloud Chorfi, refuse de s'exprimer : «Je n'ai rien à dire.» En revanche, un responsable du parti ayant requis l'anonymat a sous-estimé le mouvement arguant que les participants à la réunion de samedi sont pour la plupart des militants du RND qui se sont inscrits sur des listes d'autres partis politiques. Ce que nient les protestataires.