Le cinéma algérien s'invite à Téhéran et plus précisément à la 31e édition du Festival international du film Fajr à Téhéran (Iran), qui a débuté le 31 janvier et se poursuivra jusqu'au 10 février 2013. Depuis sa création en 1982, le festival a mis en place pour les professionnels iraniens et internationaux, un marché pour la commercialisation et la distribution de films, le Iranian Film Market (IFM). La société de production Procom International avec le soutien de l'Aarc occupera un espace (stand) pour présenter un catalogue des productions cinématographiques algériennes. Parmi les coproductions Aarc présentent au IFM, le film long métrage historique Zabana! de Saïd Ould Khelifa (coproduction Aarc/Laïth Média) lequel sera également présent au Festival international du film Fajr à Téhéran sera projeté en compétition officielle. Pour sa part Yema de Djamila Sahraoui, (une coproduction Aarc, Les Films de l'Olivier et Néon Production), sera projeté à notre grand étonnement hors compétition. Le public cinéphile téhéranais et les professionnels du 7e art découvriront cette oeuvre cinématographique touchante et sensible aux nombreuses récompenses et distinctions. Entre un film sur le premier guillotiné algérien lors de la guerre d'Algérie et un autre sur la guerre intestine qui fera rage entre des frères algériens pendant le terrorisme, c'est le premier qui l'aura remporté. Aussi, parmi les autres productions qui seront présentes au IFM 2013, on citera L'envers du Miroir de Nadia Cherabi-Labid et Vivantes (A'ichate!) de Saïd Ould Khelifa ou encore Les palmiers blessés de Abdellatif Ben Ammar, une coproduction algéro-tunisienne, avec Procm International, la boîte de Nadia Cherabi, côté algérien donc. trois longs métrages qui traitent de la condition et du combat de la femme dont le second a été inspiré directement de la fameuse tragédie d'El haicha de Hassi Messaoud où des hommes chauffés à blanc par un imam sont parti agresser violemment des femmes. Côté documentaire algérien, l'on citera la participation du Le Japonais d'In Belbel de Ali-Fateh Ayadi, Fatima Amaria de Nadia Cherabi et Malek Laggoune, Nana Taous de Sid Ali Mazif et Fatima et la mer de Nadia Cherabi et Malek Laggoune. Si dans Les palmiers blessés l'histoire s'apparente à une longue quête de Chama sur les circonstances de la mort de son père, syndicaliste, tombé au champ d'honneur lors de la guerre de Bizerte, dans L'envers du miroir il s'agit presque d'un road movie où Kamel alias feu Rachid Fares, chauffeur de taxi de son état, part à la recherche de la dernière cliente embarquée dans son véhicule lui laissant sur le siège un bébé...Ceci n'est pas loin de nous rappeler un autre film qui traite du même sujet, L'enfant de Kaboul de Barmak Akram. Un film bouleversant qui révèle en filigrane toute la pauvreté sociale de ce pays qui semble vivre dans une autre époque, plutôt moyenâgeuse. Celui de Nadia Cherabi aura plutôt mis l'accent sur le statut de la femme en Algérie et les tabous qui entourent l'inceste dans notre pays. Un film qui raconte avec justesse le drame des filles-mères célibataires en Algérie. Un film qui mérite d'être vu en Iran, pays où la femme a une place assez mitigée mais qui continue à se battre au jour le jour..