La justice d'abord, avant de passer à une autre étape La situation prévalant au sein du port annonce en toute vraisemblance une crise hors du commun. En grève depuis quinze jours, les 4000 marins pêcheurs du port de Annaba, menacent de recourir à la force, à défaut d'une solution pouvant mettre un terme au squattage des postes d'amarrage illégalement, par des chalutiers des autres wilayas côtières, notamment ceux de la région ouest du pays. Notons qu'avant-hier, jeudi, après une assemblée organisée par les marins pécheurs et propriétaires de chalutiers, ces derniers ont décidé, à main levée, de recourir, dans un premier temps, à la justice. Dans ce sens, une requête officielle a été déposée auprès du procureur de la République, près le tribunal de Annaba, par l'Entreprise portuaire de Annaba et l'Entreprise de gestion des ports, le commandement de la marine nationale, accompagné des représentants des marins pêcheurs, le 20 du mois en cours, aux fins de prendre les mesures juridiques adéquates, au conflit relatif à l'occupation illégale des quais d'amarrage. Une action engagée, après le refus de répondre favorablement aux mises en demeure, envoyées par la direction du port de pêche, aux intéressés, les sommant de quitter immédiatement les postes de mouillage où certains sont ancrés de façon permanente, au détriment des pêcheurs de Annaba. Une situation qui dope la tension des pêcheurs, qui ne savent plus où accoster leurs chalutiers et autres embarcations de pêche. C'est dire que la situation prévalant au sein du port de pêche de Annaba, annonce en toute vraisemblance une crise hors du commun, de par la tension et l'effervescence au sein des pécheurs et propriétaires de chalutiers. «Nous allons les délocaliser à la force des bras, si la justice ne parvient pas à résoudre le conflit», ont crié des pêcheurs. «Basta! on en a marre de voir des semblants d'intervention...», devaient sous-entendre les protestataires qui ont placé les vigiles de la mer au premier rang des accusés, «les gardes-côtes sont à l'origine de cette situation. Ils pêchent dans la zone interdite au su et au vu de la marine, qui ne réagit pas, pendant qu'elle nous traque nous, les pêcheurs de Annaba», devaient déclarer haut et fort les propriétaires de chalutiers et autres embarcations, en mettant en relief leur acquittement de tous droits, notamment celui relatif au poste à quai. Une situation qui, selon les contestataires, leur donne tous les droits de conserver, ce qui leur est reconnu par la loi. Sur ce dernier point et selon M.T, avocat à la cour de Annaba, contacté par téléphone, «les lois régissant et réglementant la profession, par le code maritime, il n'existe pas de texte de loi interdisant aux pêcheurs légalement immatriculés, en Algérie, d'accoster dans un port de pêche du pays», a expliqué cet homme de loi, rappelant l'exception faite par la loi. «Dans ce cas de figure, les pécheurs des autres régions doivent rester juste le temps de décharger ou de charger leurs embarcations pour céder la place aux pêcheurs de Annaba, qui ont la priorité absolue», devait avancer notre interlocuteur. Sauf que la situation, selon les contestataires, n'est pas un passage le temps de (...) Cela fait longtemps que les pêcheurs venus notamment de l'Ouest, rongent leur frein dans le port. Les contestataires parlent de la mainmise de ce qu'ils qualifient de mafia de la faune. «La mafia a accaparé tous les domaines et voilà qu'elle fait son entrée au port de Annaba. Nous l'avons dénoncée il y'a longtemps, mais à bon entendeur si vous trouver un écho», ont dénoncé les contestataires. Les marins pécheurs et propriétaires de chalutiers et sardiniers, solidaires se disent prêts à aller au bout de leur mouvement, soit jusqu'à la délocalisation des accosteurs illégaux de leur espace maritime. Menaçant même de recourir à la force si cela s'avère nécessaire. Au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons près des contestataires, que les intrus devraient quitter aujourd'hui, samedi, le port de Annaba. Une décision, qui serait prise sur la base d'une instruction, émanant de la justice, les sommant de libérer les quais. Une nouvelle, très appréciée par les marins pêcheurs et tous les professionnels de la grande bleue.