Il aurait pu être champion, mais, aujourd'hui, l'ancien pugiliste est délaissé par tous, y compris par ceux pour qui il avait porté les couleurs. La boxe béjaouie, apparemment, ne fait plus recette. De nombreux sportifs de grand talent sont sortis de cette école. L'un d'eux, Mustapha Khouchène, dit Aziz, fut l'un des plus célèbres durant les années 80. Khouchène a débuté l'art noble très tôt pour décrocher le titre de champion d'Algérie 3 fois consécutives (1980, 81 et 82). Un palmarès qu'il étoffera par celui de champion maghrébin en 1981. Avec ses compères, il porta haut le flambeau du noble art au plan continental. Avec les Aboud et consorts, il prit part aux championnats du monde militaire d'Alger en 1982 où il décrocha avec brio la médaille d'or, après être monté sur la plus haute marche du podium deux années plus tôt aux Jeux panarabes. Au cours de sa longue carrière, Khouchene a décroché la bagatelle de 10 médailles d'or, 4 en argent et 2 en bronze aux différents tournois internationaux. Une carrière couronnée par une participation aux jeux Olympiques de Los Angeles (1984). Sa classe était tellement reconnue et appréciée qu'il fut désigné second meilleur athlète algérien derrière Lakhdar Belloumi en 1981. Blessé, lésé, Khouchene décide de jeter les gants. Mais par amour du noble art, il décide de se reconvertir en entraîneur afin d'inculquer aux jeunes les rudiments de la boxe. Une boxe qui connaît ses années de vaches maigres. Après avoir donné à l'équipe nationale des pugilistes tels que Kamel Aboud, Kamel Allouche, Merad, Khentache aujourd'hui le noble art béjaoui stagne. Longtemps considéré comme une école de formation, aujourd'hui il a cessé d'être ce vivier des équipes nationales. La discipline ne bénéficie d'aucune considération tant la prise en charge des athlètes fait défaut. Des boxeurs tels Khouchene et Aboud, de grands techniciens, ont fait les beaux jours de la boxe algérienne. Dignement, ils ont représenté le drapeau national en arrachant le titre de champion du monde. Mais depuis un certain temps, ce sont le marasme et l'indifférence pour ce sport. Pour le dynamiser, la ligue de Béjaïa a décidé d'honorer un des siens en organisant un jubilé en l'honneur de Khouchene, jeudi à l'occasion de l'anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne. Un tournoi que la salle Bleue de Béjaïa abritera avec la participation de l'équipe nationale et une sélection de la wilaya de Béjaïa. Une juste récompense pour un artiste qui avait bercé notre enfance tant il fut un régal sur le ring.