Les Marocains imposent une valse de directeurs à la tête de Microsoft Algérie pour juguler toute percée venant de la firme d'Alger. C'est plus qu'un paradoxe. Le géant mondial de l'industrie informatique n'arrive pas à s'imposer en tant que partenaire stratégique en Algérie. Trompé par les Marocains, Bill Gates perd ainsi le plus grand marché maghrébin et le second à l'échelle africaine, évalué à quelque 50 millions de dollars. Aucun contrat n'a été signé depuis l'installation de Microsoft Algérie, il y a trois ans et demi. Pourtant les contrats des gros clients de Microsoft que sont Naftal, Sonatrach, le ministère de la Formation professionnelle, le ministère de la Défense nationale, et la Cnep, sont fin prêts mais attendent des partenaires sérieux. Dans le sillage de la dérive de Microsoft Algérie, de graves incidences financières et économiques seront subies par l'Algérie qui a pourtant inscrit la maîtrise des nouvelles technologies au sommet de ses préoccupations. Pénalisées, les entreprises algériennes ne profiteront pas des techniques de Microsoft Corp, tant que l'Algérie n'aura pas régularisé sa situation vis-à-vis des produits Microsoft. Cette situation, la non-homologation des ordinateurs utilisés en Algérie, profitera au marché de la contrefaçon. Une situation qui risque d'hypothéquer l'adhésion de l'Algérie à l'OMC se trouve actuellement en pleines négociations. Or, Microsoft est l'un des partenaires privilégiés de l'Algérie et imposera certainement l'homologation du parc informatique. Mais où se situe donc le blocage qui empêche ces entreprise, de se mettre aux normes mondiales? Il suffit de signaler que la direction régionale de Microsoft est installée au Maroc. Il ne faut pas être grand clerc pour deviner. Une volonté manifeste de saboter le marché algérien en poussant Microsoft Algérie à s'appuyer sur des partenaires boiteux. Microsoft Maghreb impose une valse de directeurs pour juguler toute percée venant de la firme d'Alger. Pis encore, à chaque fois qu'un marché de consulting se profile à l'horizon, ceux qui président aux destinées de la firme transnationale en Algérie, font appel à des experts marocains ou français. Cela, au détriment de l'expertise et des compétences algériennes qualifiées doublées d'une connaissance parfaite du marché et avec un coût trois fois moins cher. Le fait est que le responsable du bureau d'Alger est nommé à partir du Royaume. Microsoft Corp a décidé d'ouvrir un bureau à Alger et Microsoft Algérie est né, il y a trois ans et demi, à sa tête un Algérien, M.Bouattou. Ce dernier a été brusquement relevé de ses fonctions après avoir débroussaillé le terrain avec les partenaires algériens. Il passera alors le relais à un Marocain qui aura à son actif la signature de deux gros marchés avec le ministère de la Formation professionnelle et la Cnep. Il a même réussi la prouesse de multiplier le chiffre d'affaires de 250%. Seulement voilà, il sera à son tour muté à Bahrein, un pays relativement de moindre importance pour Microsoft. En juin 2002, un autre directeur général de Microsoft Algérie a été installé. M.Benmahdjoub, Marocain de nationalité, a marqué un sombre passage au niveau de cette boîte qu'il a failli mener à la dérive. Les clients potentiels de Microsoft, Sonatrach, Naftal et le MDN, sont restés au stade des intentions. Comme l'obligation des résultats est un credo chez Microsoft, M. Benmahdjoub a été rappelé à son tour. En juin 2003, c'est un diplômé de l'université de Bab Ezzouar, M.Houari Belbari qui prend la tête de Microsoft Algérie. Sept mois après son installation, la situation demeure encore à son stade initial et le règne de Microsoft Maghreb perdure.