Le latéral gauche de l'EN traverse une période délicate en club Depuis son retour de la Coupe d'Afrique des nations, l'Algérien n'a joué que seize minutes. Très loin des 1194 minutes de jeu qu'il avait disputées jusqu'à la trêve. De retour de la CAN avec l'Algérie, Faouzi Ghoulam n'est plus dans les plans de Christophe Galtier. Le latéral gauche est désormais réduit au rôle de doublure de luxe de Jonathan Brison. Concurrence ou sanction? Trois minutes de jeu, c'est le temps qu'a passé Faouzi Ghoulam, vendredi soir, sur la pelouse du Stade de la route de Lorient. Entré à la place de Bodmer en fin de match, le latéral gauche de Saint-Etienne a vu son temps de jeu fondre comme neige au soleil avec le club de son coeur. Depuis son retour de la Coupe d'Afrique des nations, l'Algérien n'a joué que seize minutes. Très loin des 1194 minutes de jeu qu'il avait disputé, jusqu'à la trêve. Monstre de régularité la saison dernière, le natif de la région avait disputé 32 matches comme titulaire sans jamais être remplacé. Pour Jérémie Janot, adepte du tweet et fin observateur de l'ASSE, le joueur formé au club n'était pas loin d'être le meilleur Stéphanois de la saison. Endurant, et doté d'un excellent pied gauche, le profil de Ghoulam avait même attiré (avec Kurt Zouma) les scouts des grands clubs européens à Geoffroy Guichard. Avec une bonne marge de progression, cette saison devait être celle de la confirmation. Pour l'heure, elle prend des tournures beaucoup moins flatteuses et s'annonce même très compliquée. Déjà, avant même le début de l'exercice, l'ambiance n'était pas au beau fixe entre le joueur et son club: des négociations âpres autour de la prolongation de contrat sont venues sensiblement tendre l'atmosphère. Auteur d'une première partie de Championnat plutôt convenable où il a été aligné comme titulaire à 14 reprises, un événement extra-sportif est venu mettre du plomb dans l'air. International espoir français, le gaucher est courtisé par l'Algérie qui voit en lui l'avenir de son couloir gauche, voire peut-être le successeur potentiel de Nadir Belhadj dans l'esprit des Algériens. Une envie partagée puisque dans l'esprit de Faouzi Ghoulam, il a été toujours clair qu'il rejoindrait la sélection nationale d'Algérie au moment opportun. Après avoir donné son feu vert, il a souhaité officialiser son choix en organisant une conférence de presse à Alger. La méthode n'a pas plu aux dirigeants stéphanois qui ont rappelé à l'ordre le joueur et son entourage. Si son choix n'est pas moralement contesté par les dirigeants du club, certaines dents grincent dans le microcosme du club... Accusé de mettre la pression sur son joueur, Christophe Galtier s'explique en conférence de presse sur le sujet. «Je n'empêcherai jamais Faouzi de rejoindre la sélection algérienne, premièrement je n'en ai pas le droit et deuxièmement sur le plan moral ce serait irrespectueux vis-à-vis des deux parties», déclare l'entraîneur. Ce qui ne l'empêchera pas d'espérer la présence du latéral gauche lors de la demi-finale de la Coupe de la Ligue en plein stage préparatoire à la CAN de la sélection algérienne. Halilhodzic le met au placard Avec les Fennecs aussi, les choses n'ont pas été simples. Ardemment désiré par Mohamed Raouraoua, le président de la Fédé algérienne, qui s'était déplacé en personne dans le Forez pour trouver un accord, Faouzi Ghoulam n'a toujours pas réalisé son rêve de jouer pour son pays. Lors de la grand messe du football africain, Vahid Halilhodzic a rapidement fait son choix en faveur de l'ancien Milanais Djamel Mesbah, sans jamais réellement donner sa chance au Stéphanois, ni même lui offrir sa première sélection. Annoncé comme titulaire lors du match des «coiffeurs» face à la Côte d'Ivoire (2-2), l'intéressé avait dû déclarer forfait en raison d'une blessure à la cuisse. Sous les couleurs de son pays d'origine, l'histoire n'a pas vraiment commencé. Mais certain de son potentiel, le sélectionneur lui fait confiance et vient de le convoquer de nouveau pour la prochaine rencontre des Fennecs face au Bénin le 26 mars prochain dans un match très important pour le compte des éliminatoires du Mondial 2014. A Saint-Etienne, Christophe Galtier lui préfère Jonathan Brison. L'ancien Nancéen, pourtant pas toujours très rassurant, est devenu le premier choix d'une équipe de Saint-Etienne en pleine bourre. Quant à Faouzi Ghoulam, son apprentissage du haut niveau continue. Le Vert doit désormais prendre son mal en patience. Tout le monde risque d'y perdre, l'ASSE comprise: la valeur marchande du joueur pourrait bien pâtir de l'érosion de son temps de jeu. Frustrant. Un mot qui pourrait résumer une saison...
