La procession d'accusés et de témoins, impliqués dans l'affaire El Khalifa Bank, continue à défiler à la barre. Pas moins de 75 accusés dans ce dossier qui a défrayé la chronique sont appelés à comparaître devant le tribunal criminel près la cour de Blida, lors du procès en cassation prévu le 2 avril prochain, vient d'indiquer le premier adjoint du procureur général de cette instance judiciaire, M.Zerg Erras Mohamed. Des convocations ont été également envoyées à plus de 300 témoins, a ajouté la même source, précisant que 50 parties civiles sont concernées par ce procès. Le même responsable a indiqué que le procès sera présidé par le juge Antar Menouar, ajoutant qu'il ne pouvait prévoir sa durée (du procès) au vu du grand nombre d'accusés et de témoins. «La question dépend également de la seule appréciation du juge chargé de ce dossier», a-t-il précisé. La Cour suprême a décidé d'accepter, le 19 janvier 2012, les pourvois en cassation introduits par la défense et le ministère public dans cette affaire. Le tribunal criminel près la cour de Blida avait jugé cette affaire en première instance en mars 2007, en présence de 94 accusés. Il avait par ailleurs jugé par contumace 10 accusés en fuite, dont le principal mis en cause, Abdelmoumène Rafik Khelifa qui est supposé être le maître d'oeuvre du plus grand scandale financier en Algérie ayant causé un trou abyssal au Trésor public. Les accusés avaient été jugés, notamment pour les chefs d'inculpation d'association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie, abus de confiance et falsification de documents officiels. Des peines allant jusqu'à la perpétuité avaient été prononcées à l'encontre des principaux accusés, dont le responsable du groupe Khalifa, Abdelmoumène Rafik Khelifa. La justice avait été saisie pour cette affaire après que la Banque d'Algérie eut constaté, en 2003, un trou de 3,2 milliards de dinars dans la caisse principale de la banque El Khalifa, rappelle-t-on. L'affaire El Khalifa Bank n'est qu'une branche de l'immense scandale financier lié au richissime Abdelmoumène Khalifa, le golden boy dont l'empire a vu le jour en Algérie à l'orée des années 2000. En effet, en sus de ladite affaire figurent de nombreuses annexes à l'instar de Khalifa Airways, Swift et Khalifa TV. Des volets qui sont en instruction depuis des années, mais sur lesquels l'on n'a jamais statué.