Un mouvement de protestation d'essence pacifique Au lieu d'ouvrir un dialogue direct avec les représentants de la population pour régler le problème de fond, les pouvoirs publics continuent à faire du bricolage. Le gouvernement gère mal le problème du sud du pays. La tension ne cesse de monter. Les dispositions prises par le gouvernement n'ont pas du tout apaisé les esprits. La marche, prévue ce jeudi, est toujours maintenue. Au lieu d'ouvrir un dialogue direct avec les représentants de la population pour régler le problème de fond, les pouvoirs publics continuent à faire du bricolage. Le mouvement opéré dans le corps des walis est loin de régler la crise. Le notable et député de la wilaya de Tamanrasset, Mahmoud Guemama, estime que ce mouvement «n'a rien d'exceptionnel». Le porte-parole du Cnddc, organisateur de la manifestation du 14 mars à Ouargla, Tahar Belabès, le confirme davantage. «C'est une manoeuvre pour faire durer la crise. S'il y avait une réelle volonté de régler les problèmes, la moindre des choses aurait été d'ouvrir un vrai dialogue avec les gens. Pour ce qui est du changement de walis, nous savons que quand il y a un problème, les autorités sacrifient des individus.. etc», a- t-il affirmé dans un entretien à TSA en écartant toutefois qu'il s'agit d'une crise politique. «Nous militons pour que le sud de l'Algérie ne devienne pas comme le nord du Mali. Je vous le répète: nous sortirons aussi pour appeler à l'union nationale, car nous nous sentons divisés de l'Etat algérien à cause de l'exclusion et de l'oppression...», a-t-il assuré. Même avis exprimé par le syndicaliste et militant des droits de l'homme, Yacine Zaïd. Dans un entretien accordé à L'Expression, ce syndicaliste reconnaît qu'«il y a un malaise social au Sud, mais pas de crise politique». Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, a déclaré samedi qu'il n'y avait pas «de problèmes politiques au sud du pays». «Il n'y a pas de problèmes politiques au Sud. Ceux qui sèment la division entre le Sud et le Nord font fausse route. Le Sud et le Nord appartiennent à un même pays. Les problèmes au Sud sont de caractère socio-économique», a indiqué Dahou Ould Kablia en marge de la cérémonie d'installation des nouveaux walis. En réaction à cette crise, le ministre de l'Intérieur a appelé les walis à prendre en charge les préoccupations des populations locales, notamment sur le volet emploi. Selon lui, une instruction a été donnée pour favoriser le recrutement local, au sein de la compagnie Sonatrach qui «fait beaucoup, même si ça reste peu». M.Ould Kablia précise que tout recrutement doit désormais passer obligatoirement par l'Agence nationale de l'emploi. D'après lui, tout responsable ou entreprise qui contrevient à cette instruction sera sanctionné. Le ministre de l'Intérieur a appelé à la promotion d'autres secteurs d'activité, comme l'artisanat, l'agriculture et la micro-entreprise. Lors de l'ouverture de la session parlementaire du printemps, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a réaffirmé la disposition du gouvernement à prendre en charge les revendications de la population du Sud. «Beaucoup de cadres du Sud ont obtenu des promotions et nous allons continuer à le faire» a-t-il dit. Or, les gens du Sud sont impatients de voir du concret. Vu le contexte actuel, marqué par la guerre au Mali et la Libye, la situation dans le sud du pays risque d'avoir des répercussions négatives sur la stabilité du pays. Le gouvernement doit réagir vite et prendre des mesures concrète pour éviter le pire.