La sixième nouvelle loi sur les hydrocarbures autorisant l'exploitation des hydrocarbures non-conventionnels, gaz de schiste, en Algérie est désormais applicable. La loi sur les hydrocarbures a été adoptée en janvier dernier par la majorité des membres de l'APN. Le texte de cette nouvelle loi est publié samedi dernier dans le Journal officiel. Ce qui permet l'extraction officielle de cette énergie. «L'exercice des activités relatives à l'exploitation des formations géologiques argileuses et/ou schisteuses imperméables ou à très faible perméabilité (gaz de schiste ou huile de schiste) utilisant les techniques de fracturation hydraulique est soumis à l'approbation du Conseil des ministres», lit-on dans le texte. Il convient de rappeler que malgré les dernières assurances avancées par le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, indiquant que tous les dispositifs nécessaires ont été pris, cette loi a suscité de vives controverses tant des experts en la matière que de la société civile refusant catégoriquement ce genre d'extractions, notamment que l'Algérie ne dispose pas encore de la technologie de pointe qu'exige la technique à utiliser à savoir celle de la fracturation hydraulique, ce qui risque de causer de véritables désastres environnementaux, et ce, sans compter d'autres pertes. Selon ce nouveau texte, l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) est chargée de veiller au respect de l'environnement lors des opérations d'exploration et d'exploitation du gaz de schiste. L'ARH doit faire respecter «la réglementation en matière d'hygiène, de sécurité industrielle, d'environnement, et de prévention et de gestion des risques majeurs, notamment la protection des nappes phréatiques et aquifères à l'occasion de l'exercice des activités-objet de la présente loi», cite le même texte. Des sources bien informées estiment les réserves de l'Algérie en gaz de schiste à plus de 600 trillions de m3, soit le quadruple des réserves actuelles en gaz naturel. Certes, un énorme potentiel, mais on ne possède aucune garantie tant qu'on ne maîtrise pas encore ladite dangereuse technique et l'on ne sait pas si on sera capable d'assurer les quantités astronomiques d'eau nécessaires lors des fractions sachant que nos véritables réserves en eau sont encore inconnues. Il est à mentionner que les premiers puits de gaz de schiste ont été forés en 2011 par le groupe Sonatrach dans le bassin d'Ahnet, situé au sud d'In Salah. Cette nouvelle loi sur les hydrocarbures remplace la taxe sur les profits exceptionnels (TPE) par deux nouvelles taxes sur les revenus pétroliers (TRP) qui seront en fonction de la rentabilité des gisements tout en introduisant l'impôt complémentaire sur le revenu (ICR).