Ces anciens maires ayant exercé entre 1998 et 2005 sont accusés de dilapidation de deniers publics et de passation non réglementaire de marchés. Le tribunal correctionnel de la ville d'Azazga a prononcé des peines de sept ans de prison ferme contre trois maires qui se sont succédé à la tête de la mairie de Tizi Ouzou. Un quatrième président de la même assemblée a été, quant à lui, jugé par contumace, étant en fuite. Il a écopé d'une peine de 10 ans fermes. Ces sentences ont également été accompagnées d'amendes d'un million de dinars chacun. En fait, les trois maires, Bensalem Arezki, Cherak Omar et Aït Ahmed Chérif, qui ont pris les commandes de cette APC du chef-lieu de wilaya, ont exercé entre 1998 et 2005. Le quatrième, Taleb Ahmed, en fuite est condamné par le tribunal criminel de Tizi Ouzou à la réclusion à perpétuité dans une affaire de dilapidation de foncier. Notons, par ailleurs, que les quatre élus en question ont été radiés de leur parti, le FFS, juste après l'éclatement des scandales. A cette époque, ces mêmes élus ont été accusés de dilapidation des biens de l'Etat. La justice leur reprochait également d'avoir déboursé des dizaines de milliards de dinars pour l'achat d'un matériel qui ne sera jamais utilisé. Cet argent a servi en effet à l'acquisition d'un lot de mobilier scolaire pour une quarantaine d'écoles primaires et des bureaux pour les services de la mairie de Tizi Ouzou ainsi que des matériaux de construction. Les mêmes accusés ont également acheté près de 10.000 livrets de famille en langue française pour être stockés avec le reste du matériel, sans jamais être utilisés. Par ailleurs, il est à rappeler que la mairie de Tizi Ouzou, la plus grande du point de vue économique et démographique, a, à maintes fois, été marquée par des scandales de toute nature. Rien que durant l'année 2012, près d'une quarantaine d'employés municipaux ont été arrêtés et condamnés par la justice pour faux et usage de faux, falsification de documents de l'état civil ainsi que d'autres griefs relatifs à d'autres abus. La même mairie a connu, sur un autre registre, des périodes de blocages liés à la gestion politique des différentes assemblées. D'ailleurs, la période qui a suivi celle qu'ont eu à gérer les maires condamnés hier, a vu plusieurs maires jeter l'éponge et démissionner à cause de retraits de confiance des élus de l'opposition. Des péripéties qui ont fait qu'aujourd'hui, la ville de Tizi Ouzou, après avoir été l'exemple d'hygiène et d'organisation, est devenue la dernière en la matière. Tizi Ouzou a battu, ces dernières deux décennies, tous les records macabres. L'insécurité, le banditisme, l'anarchie urbaine, le manque d'hygiène et la liste est longue.