Les travailleurs de l'usine de menuiserie industrielle Leader Meuble de Taboukert ont repris hier avec leur mouvement de contestation. Ils ont, en effet, observé un débrayage d'une heure, de 10h45 à midi, pour transmettre à la direction leurs revendications. Les grévistes ont transmis au directeur général une déclaration comportant plusieurs réclamations. Ils demandaient en outre la fin de l'anarchie qui pollue les procédures de recrutement et de nominations dans les postes de responsabilité. Les mêmes préoccupations ont, par ailleurs, été transmises à l'inspection du travail de la wilaya de Tizi Ouzou. Selon le porte-parole de la section syndicale de Leader Meuble, la direction générale a promis de répondre par écrit aux inquiétudes. Notons que cette usine spécialisée dans la menuiserie industrielle emploie 420 travailleurs. Un mouvement de grève a paralysé ses ateliers de production pendant un mois. A l'origine de la contestation, un bras de fer entre les ouvriers et le directeur général qui a duré 29 jours sans qu'une solution ne vienne mettre fin à cet arrêt de travail. En fait, le point d'achoppement de ce conflit est lié à la relation tendue entre les travailleurs et les membres de leur section syndicale. Les grévistes avaient formulé, comme principale demande, le départ des membres de cette structure affiliée à l'Ugta. Enfin, il est également à rappeler que parallèlement à la grève qui a paralysé cette usine, l'autre complexe industriel de l'électroménager Eniem d'Oued Aïssi a, lui aussi, connu un débrayage similaire. Un arrêt de travail qui a causé des pertes estimées à 200 millions de dinars. Ce complexe industriel est le dernier à fonctionner encore à Tizi Ouzou. La wilaya a connu en effet une saignée en matière d'emploi et d'économie durant la période qui s'est étalée sur les deux décennies: 1990 et 2000. Des dizaines d'entreprises ont mis la clé sous le paillasson et des milliers de travailleurs se sont retrouvés au chômage. La plus importante perte pour la wilaya en matière d'emploi demeure, sans conteste, la fermeture de Cotitex de Draâ Ben Khedda. Ce complexe industriel de textile, le plus grand en Afrique a été liquidé, laissant la wilaya dans la pauvreté. Et ce ne sont pas les quelques unités privées qui exploitent, pour leur grande partie, la main-d'oeuvre dans l'incapacité totale des pouvoirs publics à la défendre. Le travail sans couverture sociale demeure jusqu'à présent l'une des préoccupations majeure auxquelles l'Etat devrait répondre.