En dépit de l'assemblée générale extraordinaire tenue le 16 du mois en cours, les employés de l'usine Leader Meuble de Taboukert, à l'ouest de Tizi Ouzou, en grève depuis le 10 juillet dernier, maintiennent leur mouvement de débrayage, réclamant le départ inconditionnel du président du comité de participation ainsi que d'autres points relatifs à leurs droits socioprofessionnels. Joint hier par nos soins, Mouloud Djouad, membre du collectif des travailleurs, affirmera que la grève se maintiendra tant que leurs doléances ne seront pas prises en charge. «Nous sommes toujours en grève et nous comptons maintenir notre mouvement jusqu'à satisfaction de nos revendications», a-t-il dit. Il nous fera savoir par la même occasion que l'assemblée générale extraordinaire (AGE) qui a eu lieu il y a six jours n'a pas été à la hauteur des attentes des employés. En effet, lors de cette AGE qui a regroupé outre les travailleurs, le directeur général du groupe auquel est affilié Leader meuble de Taboukert, le directeur général de l'entreprise, Bachir Ramdani de l'Union de wilaya UGTA, ainsi que Chabane Ramdani, représentant de l'Union locale, la direction de l'usine a pris la décision de geler les activités du CP, tandis que les représentants de la centrale syndicale ont décidé de suspendre les activités de la section syndicale. «Les travailleurs sont déçus que l'assemblée générale du 16 août dernier n'ait pas ramené un plus. Les responsables de l'entreprise n'ont pas fait preuve de volonté d'aller de l'avant pour mettre fin à cette crise qui secoue notre usine, puisque le départ du CP n'a pas été approuvé. Le gel de ses activité ne signifie rien pour nous», a commenté M. Djouad. A l'opposé de la direction de l'entreprise, les travailleurs grévistes voulaient arracher la destitution du directeur technique et production (DTP) de la tête du CP, ainsi que la suppression définitive de la section syndicale pour permettre l'élection d'une nouvelle section. A rappeler que le même DTP, qui ne fait plus l'unanimité au sein de l'usine, est aussi secrétaire général de ladite section depuis 18 ans. Les travailleurs avancent d'ailleurs «une violation de l'article 97 de la loi n° 90/11 du 21 avril 1990 relative aux relations de travail, qui stipule que les délégués du comité de participation ne sont pas éligibles». Ainsi, il paraît que le bras de fer est à présent consommé entre la direction de l'usine et les travailleurs qui refusent de reprendre le travail. Les espoirs portés sur l'assemblée générale se sont évaporés juste à sa fin. En plus du départ immédiat du DTP de la tête du comité de participation, les travailleurs en grève depuis 42 jours réclament, faut-il le rappeler, une revalorisation salariale de 50%, le renouvellement des tenues de travail et la régularisation des contractuels.