30.000 Siwi ne parlent que le siwi, du grand au petit L'amazighité de siwa n'a été vraiment reconnue et découverte que depuis environ 23 ans. Les Amzighs de Siwa est la vedette, cette année, au Festival culturel national du film amazigh. A l'honneur donc à Tizi Ouzou, ces Amazighs ont fait une halte lundi dernier à Alger où ils sont venus rencontrer le public de l'espace Plasti d'Algérie News. Pour en savoir sur cette légende d'Egypte enfin démystifiée, deux hommes, un réalisateur et un cheikh se sont proposés pour nous introduire au coeur de l'hisoitre millénaire de ce peuple, d'abord exterminée à l'époque de Jésus-Christ, à cause de la peste, puis recomposée avec l'arrivée des chawis. Concrètement, Siwa est une oasis de l'ouest de l'Egypte à la frontière libyenne et à 560 km du Caire, se situant aux confins libyens, plus exactement à 70 km de la frontière. Elle est la plus septentrionale des oasis égyptiennes s'abreuvant des nappes souterraines, à 300 km des côtes méditerranéennes de Marsa Matrouh. L'isolement de cette oasis, a fait d'elle la maîtresse d'elle-même jusqu'à la fin de la dynastie abbasside. Elle avait un gouverneur local jusqu'à la fin du règne abbasside, a précisé un des interlocuteurs. Et puis le gouvernement égyptien est entré dans cette oasis. Avec l'avènement de la révolution de 52, on a voulu introduire des changements aux sein de cette oasis et apporter des améliorations avec l'arrivée de Abdenasser. On a équipé l'oasis d'électricité. Sadate a permis l'avènement de routes pour lier l'oasis aux restes des villes. Mais elle ne constitue pas pour autant un grand centre d'intérêt sous le pouvoir de Sadate, ni de Moubarak. «Siwa fait partie de l'Egypte. Ce dont elle souffre, est subit par le reste de la population. Siwa est partie intégrante de la population égyptienne. Il n y a pas de différence. Siwa a gardé sa langue et ses traditions, rien n'a changé. De la même manière que la révolution s'était retrouvée au Caire, autant elle a pu toucher Siwa, pour crier les injustice dont a fait l'objet le peuple égyptien», a tenu à faire savoir et comprendre le réalisateur auteur de Les Amazighs de Siwa. Au début des années 80, il avait beaucoup plu à Siwa, se souvient le cheikh invité. On a du reconstruire des bâttisses détruites. C'est ainsi qu'on a commencé à s'intéresser à la restauration du patrimoine siwi. Grâce à la société locale, une banque culturelle siwi a été mise en place afin de faire revenir le patrimoine architectural siwi ancien et sauvegarder son apparence qui est composée aujourd'hui de véritables sites touristiques avec des paysages magnifiques, des musées ouverts, Il y a aussi de nombreux investissements de la part des étrangers. D'ailleurs, une entreprise italienne a pris la peine de monter un centre culturel lié à la culture vestimentaire et les bijoux de la région indiquera le cinéaste égyptien reconnaissant toutefois que «l'état égyptien ne s'occupe pas assez de la sauvegarde du patrimoine autant que le font les étrangers.» Et de relativiser: «il est vrai que les problèmes que rencontrent notre gouverneront sont tellement épineux et nombreux qu'il n'arrive pas à tout régler. Il y a des tentatives plutôt individuelles pour la sauvegarde de notre patrimoine.» Aussi, Siwa possède t-il de nombreux investissements essentiellement en provenance de l'étranger notamment des usines de dattes. Elle vit principalement donc de tourisme et d'agriculture. Comme il est montré en effet dans ce documentaire et ce court métrage projeté à la fin du débat dévoilant les bienfaits thérapeutiques du sable de cette oasis contre les maladies rhumatismales. Inconnu aux bataillons, ou connu peu ou prou, révèle le cheikh, cette oasis doit sa popularité grâce aux chercheurs et scientifique qui ont attribué le qualificatif ou dialecte d' «amazigh» à sa langue siwi. Des liens avec les Amazighs du Maghreb? «Non. On s'est fait connaître grâce aux chercheurs et journalistes étrangers dans le monde.» indique t-on.Siwa était pour nous «une légende» «dira cet Algérien parmi le public. Il y a de grands films mondiaux qui ont été tournés là bas, faut-il savoir, mais rares sont les documents qui peuvent exister sur cette oasis et très peu d'écrits ou de films émanant de cette région ou relatifs à cette région hélas. «On cherche à faire des dictionnaires de langue autour de notre oasis, on n'a pas de lien avec la langue française. On essaye de sauvegarder notre langue car hélas elle est altérée par l'introduction de certains mots arabes.» fera remarquer le cinéaste égyptien qui admettra par ailleurs que l'amazighité de siwa n'a été vraiment reconnue et découverte que depuis environ 23 ans, grâce aussi à ces films diffusés au festival Tribka et à à Agadir. «On essaye de les faire diffuser dans d'autres festivals. Notre but est de sauvegarder notre langue orale. 30.000 Siwi ne parlent que le siwi, du grand au petit. La fête du mouloud Ennabawi est la période propice des choix des femmes et de demandes en mariage. La fille se fait belle et le garçon la voit. Nous possédons aussi d'autres fêtes telles les rites senoussis. on ne connaît pas yennayer» nous a t-on fait savoir. Aussi, nous apprend-on: «Il n y a pas de chômage à siwa. Car les gens vivent de la terre et du tourisme.» «Côté politique, Siwa est une contrée plutôt conservatrice c'est pourquoi, révèle le cheikh «: après la révolution, tout les siwi ont voté Morsi. Tout le monde a voté pour le parti islamiste. Avant, les gens défendaient le parti du pouvoir pour leur intérêts. Après la révolution, les partis islamistes ont été renforcés.. La courtant salafiste a influencé la société. Les intérêts de l'oasis sont religieux. Les salafistes ont occupé le terrain dans l'oasis.»