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La Corée du Nord en "état de guerre"
SA POPULATION ET SON ARMEE SONT EN ETAT D'ALERTE
Publié dans L'Expression le 01 - 04 - 2013

Pyongyang est prête à «mener une guerre totale» contre le Sud
Au lendemain de l'armistice, les incidents et accrochages se multiplièrent entre les deux Corées.
La crise coréenne plonge ses racines dans la guerre de Corée (1950-1953) qui a divisé la péninsule en deux Etats: la République Populaire et Démocratique de Corée (du Nord), alliée de la Chine et la République de Corée (du Sud), alliée des Etats-Unis. Cette situation est le résultat de l'armistice signé le 27 juillet 1953, à Panmunjom, dans la zone démilitarisée (DMZ: un couloir long d'environ 240 km et large de 4 km séparant les deux Corées) qui longe le 38ème parallèle, l'une des régions les plus dangereuses pour la paix dans le monde. Cet armistice était un accord temporaire ayant pour seul but de mettre fin aux hostilités en attendant un «règlement pacifique final», soit un traité de paix. La Guerre froide et la politique américaine de «containment» (endiguement de l'expansion du communisme) retardèrent cette échéance. Les deux voisins sont donc techniquement en guerre depuis une soixantaine d'années. Une longue période émaillée d'incidents plus ou moins graves, avec en arrière plan la Chine et surtout les Etats-Unis. Ces derniers apportent à la Corée du Sud un appui militaire conséquent, y compris la présence de 30.000 soldats et la protection d'un bouclier antimissile.
Menace nucléaire américaine
Au lendemain de l'armistice, les incidents et accrochages se multiplièrent entre les deux Corées. Le président américain Harry S. Truman évoqua la possibilité de l'emploi de l'arme nucléaire contre la Corée du Nord. Ce qu'il avait déjà fait à Hiroshima et Nagasaki en août 1945. Son successeur, le président Dwight D. Eisenhower n'écarta pas cette possibilité. En 1957, des ogives nucléaires américaines sont positionnées en Corée du Sud et de l'artillerie nucléaire est déployée tout près de la DMZ (Leur retrait commença en 1979, sous l'administration Carter, et s'acheva sous l'administration de Bush père en 1991, date à laquelle fut adoptée une «Déclaration pour une péninsule coréenne sans nucléaire»).
Face à la menace nucléaire américaine, Pyongyang estima de son droit de se doter d'une force de dissuasion nucléaire pour se défendre. Elle développa un programme nucléaire dès 1965 en achetant un réacteur de recherche suivi d'un second en 1970. Dans les années 1980, elle se dota d'une usine de retraitement pour obtenir du plutonium nécessaire à la fabrication de la bombe atomique.
Pourtant, la Corée du Nord adhéra au TNP en 1985 et signa un accord de garanties avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) qui permet à cette dernière d'inspecter les sites nucléaires nord-coréens. Cependant, les relations entre Pyongyang et l'Agence ont toujours été tributaires des relations entre la Corée du Nord, d'une part, et la Corée du Sud et les Etats-Unis, de l'autre. L'activité des inspecteurs de l'Aiea a été plutôt rare puis inexistante depuis 2008.
Par ailleurs, Pyongyang s'est retirée du TNP en 2003, portant à son paroxysme la crise nucléaire nord-coréenne. En 2006, la Corée du Nord procéda à son premier essai nucléaire, suivi d'un deuxième en 2009 et d'un troisième le 12 février 2013. Selon la version officielle, ce dernier aurait porté sur un engin miniaturisé, ce qui indiquerait une grande maîtrise technique et l'intention d'équiper des missiles avec des charges atomiques. Car, le programme nucléaire nord-coréen est doublé d'un programme de missile et spatial. Après plusieurs tirs plutôt décevants, Pyongyang a réussi, le 12 décembre 2012, à mettre en orbite le satellite Kwangmyongsong-3. Elle a utilisé comme lanceur la fusée Unha-3 qui est dérivée du missile balistique Taepodong-2 supposé avoir une portée supérieure à 6000 km. Les Occidentaux accusent la Corée du Nord de camoufler un programme de missiles balistiques sous des tirs de fusées.
Tirs de missiles et de fusées et essais nucléaires ont toujours été condamnés par le Conseil de sécurité au nom de la lutte contre la prolifération des armes nucléaires et de leurs vecteurs. Deux résolutions, la 1718/2006 et la 1874/2009, interdisent expressément à la Corée du Nord de développer des technologies nucléaires et balistiques. Elle n'en a jamais tenu compte et a poursuivi ses programmes interrompus seulement de temps à autre pour des raisons tactiques liées surtout à l'état des discussions avec les Etats-Unis.
C'est ainsi que dans les années 1990, sous la présidence de Bill Clinton, une accalmie relative eut lieu et déboucha sur la signature de l'accord de Genève du 21 octobre 1994. Pyongyang accepta de démanteler son programme nucléaire militaire en échange de deux réacteurs à eau légère (non proliférants) et, en attendant leur construction prévue pour 2003, la livraison de 500.000 tonnes de fuel sur une base annuelle.
Tensions et main tendue
En 2002, le président George W.Bush mit fin à cette politique en classant la Corée du Nord parmi les pays de l'«axe du Mal». Sous sa présidence, la péninsule coréenne vécut une grande période de tensions. Son successeur, le président Barack H. Obama opta pour la politique de la main tendue. Par ailleurs, en Corée du Nord, Kim Jong-II décède. Il est remplacé par son fils Kim Jung-Un. Cette succession souleva en Occident quelques espoirs qui vont être vite déçus.
Après chaque tir de missile ou de fusée et chaque essai nucléaire, le Conseil de sécurité a pris pour habitude de sanctionner la Corée du Nord et les Etats-Unis et la Corée du Sud d'organiser des manoeuvres militaires conjointes dissuasives. Ce fut encore le cas après le tir de la fusée Unha 3, le 12 décembre 2012, et surtout l'essai nucléaire du 12 février 2013. Le Conseil de sécurité a voté à l'unanimité de ses membres, donc y compris la Chine et la Russie, des résolutions pour renforcer encore les sanctions à l'encontre de la Corée du Nord.
Des manoeuvres conjointes américano-sud-coréennes sont en cours et des avions furtifs américains ont survolé la Corée du Sud, ce qui est considéré comme une menace par la Corée du Nord. La réaction de cette dernière a été violente et continue de monter en cadence: rupture des accords de non-agression avec Séoul, menace de dénoncer l'accord d'armistice de 1953, menace aussi de «frappe nucléaire préventive» contre la Corée du Sud et les Etats-Unis, interruption de la ligne téléphonique d'urgence («ligne rouge») entre les deux Corée, mise en état d'alerte de la population et de l'armée nord-coréennes.
Pyongyang s'estime en «état de guerre» et prête à «mener une guerre totale» contre le Sud. Des cibles sont désignées par le président nord-coréen lui-même: île sud-coréenne de Baengnyong (5 000 habitants et plusieurs casernes militaires), située près de la ligne de démarcation maritime contestée par Pyongyang, bases américaines au Japon et à Guam et même le territoire des Etats-Unis, en l'occurrence Hawaï (qui évoque pour les Américains le douloureux souvenir de l'attaque japonaise contre Pearl Harbour le 7 décembre 1941, laquelle signa l'entrée en guerre des Etats-Unis contre les pays de l'Axe). Même s'il s'agit de simples gesticulations et de rhétorique guerrière, ce qui se passe a fait réagir les grandes puissances nucléaires et membres permanents du Conseil de sécurité. Une guerre peut commencer par un dérapage. Le monde n'en a pas besoin.
Plusieurs années de négociation à Six (Chine, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Japon et les deux Corées) n'ont pas permis de trouver une solution à la crise nucléaire nord-coréenne. Au fil du temps, la politique de la tension et les menaces qui l'accompagnent se sont révélées contreproductives. En effet, Kim Jung-Un poursuit imperturbablement la politique de son père et de son grand-père Kim Il-sung, le fondateur de la Rpdc qui est aujourd'hui une puissance spatiale et une puissance nucléaire déclarée de facto. La Corée du Nord aspire, en particulier, à une reconnaissance diplomatique par les Etats-Unis et des garanties sérieuses pour sa sécurité. Les besoins dans ce domaine étant irrépressibles, il est à craindre que la péninsule coréenne ne connaisse pas de sitôt la paix à laquelle elle aspire depuis six décennies.
La Guerre froide n'a pas encore pris fin dans cette partie du monde où deux grandes puissances aux dents nucléaires, la Chine et les Etats-Unis, sont de plus en plus à l'étroit. La présence de ces derniers en Asie est de plus en plus contestée. Ils ont renforcé leur présence militaire dans la région où de nombreux problèmes demeurent non résolus. De nombreux problèmes dont certains peuvent servir de détonateur à une guerre.


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