« La corruption est plus dangereuse que le terrorisme » Abdelkrim Ghozali, rédacteur en chef de La Tribune sur l'Entv La chaîne de télévision Nessma Tv, qui est toujours placée quatrième dans le sondage établi par Sigma Conseil du mois de mars, a annoncé qu'elle diffusera une interview spéciale du prince et homme d'affaires saoudien, Al-Walid ben Talal, le 2 avril 2013, à partir de 21h. Aucune information ni indice n'ont été donnés pour expliquer cette sortie sur un média, sans audience dans le Maghreb. Il est clair que le milliardaire saoudien Al-Walid ben Talal est membre de la famille princière Ibn Saoud et est classé 26e fortune mondiale, n'est pas intervenu sur cette télévision pour critiquer le magazine américain Forbes, qu'il accuse d'avoir sous-évalué sa fortune. Dans son classement 2013, Forbes l'évalue à 20 milliards de dollars le faisant le 26e homme le plus riche du monde. Sa société Kingdom Holding avait expliqué que Forbes avait refusé de calculer sa fortune sur la base de ses avoirs listés à la Bourse de Riyad et s'insurge que le magazine ait tenu compte des rumeurs affirmant que la «manipulation» des données boursières est un «sport national» en Arabie Saoudite. Le milliardaire saoudien qui possède déjà des parts dans le groupe audiovisuel Rotana et la chaîne Libanaise lBC, serait sur le point d'annoncer probablement l'achat des parts de Nessma TV à Berlusconi ou Tarek Ben Ammar. Les trois hommes se sont rencontrés à plusieurs reprises à Paris, au moment où le troisième actionnaire, Nabil Karoui, n'était pas d'accord pour vendre ses parts dans Nessma TV. Une équipe représentant le magnat saoudien s'est même déplacée à Tunis pour voir les différents locaux de la chaîne et ses équipements, avant de procéder ensuite à sa évolution, confortant la rumeur de la vente de la télévision tunisienne. L'intervention du Prince Walid est une opération de communication très calculée. C'est un homme averti qui ne s'exprime pas dans les médias et encore moins sur une télévision maghrébine sans audience. Son intervention est donc très attendue pour décrypter les messages qui pourraient être diffusés. Nessma TV avait déjà invité l'un de ses actionnaires, Silvio Berlusconi, mais aucun homme d'affaires étranger ou arabe n'avait été interviewé par cette chaîne qui calcule toujours ses scoops audiovisuels. Cela pourrait signifier aussi le départ de Ben Ammar, très contesté en Tunisie pour ses relations avec l'ancien régime. Ce départ pourrait aussi favoriser le départ de son ami et associé Berlusconi qui revient à la politique et n'hésitera pas à se débarrasser de la chaîne tunisienne. Enfin, ce qui est sûr, c'est le créateur et actionnaire majoritaire, Nabil Karoui, n'est encore près ou décidé de vendre ses parts dans Nessma TV. S'il le fait, Ben Tallal est bien placé pour racheter cette télévision qui a fait beaucoup de bruit pour rien. [email protected]