Le ministère du Travail et celui de la Santé n'ont pas honoré leurs engagements pris depuis 2011. Les transporteurs sanitaires privés affichent leur colère et montent au créneau. Ils menacent d'observer des mouvements de protestation et d'aller plus loin au cas où la tutelle continuerait à leur tourner le dos. C'est ce qu'ont affirmé, hier à Alger, les membres de la Commission nationale des opérateurs de transport sanitaire privé. «Le secteur vit dans une situation défavorable depuis des années, notamment après 2007», a souligné M. Ben Zahia Lakhdar, président de cette commission affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). Et d'ajouter: «Nous avons reçu un tas de promesses de la part de différents ministères, mais jusqu'à maintenant, nous ne voyons rien venir.» Ils réclament l'application de la convention conclue avec le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, en janvier 2011 portant sur l'augmentation de la tarification de 25%. Celle-ci est fixée actuellement à 12 DA/ km après avoir été réduite en février 2007 de 50%. «La direction générale de la Caisse nationale des assurances s'est engagée à appliquer une nouvelle tarification. Cependant, rien n'a eu lieu jusqu'à maintenant», a-t-il regretté. Aussi, la convention signée n'est pas assez claire en termes de TVA comprise normalement dans les 12 DA alors que les opérateurs sont obligés de payer des impôts. Par ailleurs, la loi stipule que les fonctionnaires doivent recevoir leur salaire durant une période n'excédant pas les 30 jours. Toutefois, des fonctionnaires n'ont pas perçu leur paie depuis plus de six mois dans certaines localités. La direction de la planification leur a promis de publier un décret stipulant l'amendement de leur agrément le 30 mars 2011. «Ce décret n'a pas encore vu le jour», a affirmé le président de cette commission. Par ailleurs, les transporteurs sanitaires privés demandent au ministère de la Santé, de décentraliser la prise de décision. «Le recrutement de nouveaux travailleurs et le renouvellement d'équipement doit se faire localement au sein des directions de la santé selon les besoins de chaque entreprise au lieu de demander la permission auprès du ministère», a avancé Ben Zahia tout en revendiquant qu'un véhicule léger ne nécessite pas la présence d'un infirmier comme l'exige la tutelle. Il convient de noter qu'actuellement, il existe plus de 280 entreprises privées au niveau national après l'arrêt de 40 entreprises et ce, compte tenu des problèmes rencontrés, faisant employer au moins 3000 employés avec plus de 1800 ambulances. Ils sont chargés de prendre en charge des catégories spéciales de malades, à savoir, pas moins de 19.000 hémodialyses, 5000 cancéreux et autres handicapés. Malgré cette lourde charge, les ambulanciers sont payés selon le trajet. C'est-à-dire qu' ils sont considérés comme coursiers.