Des surprises, chaque jour Des responsables de Sonatrach et un proche de Chakib Khelil négociaient leurs commissions par e-mails avec des dirigeants de Saipem. L'enquête sur l'affaire de corruption dite Sonatrach II continue de livrer certains de ses secrets. Les magistrats italiens en charge de l'enquête sur les pots-de-vin versés par les responsables de Saipem à des intermédiaires algériens, pour obtenir des contrats en Algérie, ont découvert des e-mails compromettants échangés entre des responsables de Sonatrach et ceux de Saipem. Selon des sources judiciaires, des responsables de la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach et un proche de l'ex-ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, négociaient leurs commissions par e-mails avec des dirigeants de Saïpem. Selon des rapports publiés par la presse italienne, canadienne et algérienne, Chakib Khelil, qui n'est inquiété pour le moment par aucune police ni aucun tribunal et Farid Bedjaoui ont joué des rôles-clés dans l'octroi des marchés de Sonatrach aux entreprises italienne Saipem et canadienne SNC Lavalin, en contrepartie de commissions versées par les responsables de ces entreprises. Les commissions s'élèvent à des dizaines de millions de dollars. Les mêmes sources ajoutent, a rapporté le journal en ligne Tout sur l'Algérie (TSA), que les aveux des dirigeants de Sonatrach devant les magistrats italiens en charge de l'enquête en Italie ont été transmis aux enquêteurs algériens. «Les contenus des messages électroniques échangés entre les responsables des deux sociétés montrent clairement qu'ils s'agit de négociations sur des commissions et des pots-de-vin», précisent les mêmes sources. Selon TSA, des responsables de Sonatrach en charge du projet de Ghadamès en Libye ont été auditionnés par les services de sécurité dans le cadre de l'enquête sur Sonatrach 2. Au même titre que l'entreprise italienne Saïpem et sa maison mère ENI, impliquées dans le scandale Sonatrach, la société canadienne SNC-Lavalin, citée dans le cadre de scandale de corruption avec des entreprises algériennes, se trouve en pleine tourmente. Selon le journal canadien La Presse, la Banque mondiale (BM) a banni SNC-Lavalin et ses filiales pour une durée de dix ans pour tout projet financé par cette institution dans le monde en raison de l'obtention de contrats en échange de pots-de-vin. «Cette sanction est entre autres la conséquence de l'enquête enclenchée en 2011, menée notamment au Canada et portant sur des allégations de fraude et de corruption dans l'octroi d'un contrat de construction d'un pont de 6,5 km au Bangladesh», précise le journal, ajoutant que «des représentants d'une firme appartenant à un influent ministre bangladais auraient promis d'accorder le contrat à SNC-Lavalin en échange de commissions». Cette sanction qui démontre à quel point cette société canadienne fait des commissions un élément important pour l'obtention de contrats à travers le monde fait partie, selon la Banque mondiale, d'un règlement négocié entre les deux parties. «La décision de la Société de conclure un règlement témoigne de notre détermination tandis que nous continuons d'établir des normes de conduite éthique dans les affaires et de bonne gouvernance qui sont irréprochables», a expliqué, pour sa part, Robert G. Card, président et chef de la direction du Groupe SNC-Lavalin. La BM aurait été informée d'irrégularités dans un autre projet confié à cette entreprise au Cambodge. Le même journal a souligné que l'exclusion de SNC-Lavalin pourrait être abaissée à huit ans si la firme se conforme à différentes exigences contenues dans l'entente. A rappeler que Farid Bedjaoui, neveu de l'ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bédjaoui, est soupçonné d'avoir aidé le groupe canadien à obtenir des contrats en Algérie en contrepartie d'importantes commissions.