Les travailleurs des corps communs de la santé des hôpitaux d'Alger ont organisé dimanche un nouveau mouvement de protestation, le sixième du genre, pour revendiquer une amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles. Au grand hôpital d'Alger Centre, le CHU Mustapha Pacha, et au CHU Mohamed Lamine Debaghine (Ex-Maillot) de Bab El Oued, des sit-in, ponctués de marches de protestation, ont été observés dans la matinée dans l'enceinte même de ces établissement par les travailleurs du corps commun qui scandaient des slogans accusant la tutelle d'être restée « insensible » et de continuer à « faire la sourde oreille » par rapport à leurs revendications « légitimes ». Les corps communs de la santé, regroupant les agents de sécurité, les chauffeurs, le corps administratif, les femmes de ménage, sont en grève de trois jours et revendiquent notamment, une augmentation des salaires, l'élargissement de la prime de contagion aux corps communs, la régularisation des contractuels et des vacataires pour leur permettre d'exercer « convenablement » leur métier et de vivre « dignement ». « Sur les 113.000 travailleurs des corps communs à l'échelle nationale, quelque 53.000 contractuels attendent depuis des années d'être titularisés et mettre ainsi fin à leur précarité », a indiqué le coordinateur national des corps communs, affilié à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Mounir Bitraoui, soulignant que cette catégorie professionnelle « est la plus méprisée » de la fonction publique. Il a ajouté que beaucoup de travailleurs avaient décédé, du fait qu'ils avaient été contaminés, précisant que la prime de contagion « leur est toujours refusée ». « Trente travailleurs contaminés sont délaissés dans les hôpitaux d'Alger, sans percevoir d'indemnisation », s'est-il indigné. Bitraoui en appelle, ainsi, à l'intervention du Premier ministre pour répondre « favorablement » à leur doléance «vu que l'actuel ministre s'est muré dans un silence incompréhensible ». De son côté, le secrétaire général de la section syndicale du corps commun du CHU Mustapha Pacha, Ahmed Terrak, a estimé que cette situation était devenue « inacceptable », étant donné la situation « précaire » des travailleurs. « Nous sommes le personnel le plus pauvre et le plus méprisé de l'Algérie. Des gens sont encore payés 9000 DA. Comment pourrions-nous vivre dans ces conditions? Des ouvriers professionnels de notre corps, qui ont plus de 25 ans de service touchent à peine 16.000 DA », a-t-il déploré. Un service minimum est assuré. Toutefois, l'activité a été perturbée par ce débrayage, a-t-on constaté sur les lieux, où la plupart des malades viennent de l'intérieur du pays. De son côté, la chargée de communication de la section syndicale du corps commun du CHU Mohamed Lamine Debaghine, Wassila Douar a indiqué que le mouvement de protestation se renouvellerait jusqu'à satisfaction des revendications des travailleurs. Elle a affirmé que les protestataires ne voulaient nullement pénaliser les patients, ajoutant que pour eux, la grève est « la seule voie de recours pour se faire entendre par les pouvoirs publics ». Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a été contacté pour avoir sa réaction mais en vain.