Les travailleurs des corps communs de la santé des hôpitaux d'Alger ont reconduit lundi, pour une durée de trois jours, leur mouvement de protestation, après celui entamé la semaine dernière, pour demander l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles. Dans le grand hôpital d'Alger Centre, le CHU Mustapha Pacha, un sit-in, ponctué par une marche de protestation, a été observé dans la matinée dans l'enceinte de cet établissement par les travailleurs du corps commun, scandant des slogans accusant la tutelle d'être restée "insensible" et d'"avoir gardé la sourde oreille" par rapport à leurs revendications "légitimes". "Nous sommes déterminés à arracher nos droits, les corps communs sont des travailleurs, pas des mendiants", ont scandé les travailleurs tout au long de leur marche dans l'enceinte de l'hôpital. Les corps communs de la santé, regroupant les agents de sécurité, les chauffeurs, le corps administratif, les femmes de ménage, sont en grève de trois jours et revendiquent notamment, une augmentation de salaire, l'élargissement de la prime de contagion aux corps communs, la régularisation des contractuels et des vacataires pour leur permettre d'exercer "convenablement" leur métier et de vivre "dignement". Pour le secrétaire général de la section syndicale du corps commun du CHU Mustapha Pacha, Ahmed Terrak, le silence de la tutelle face à la détresse des corps communs de la santé "n'est rien d'autre que du mépris" à leur égard. "Nous avons envoyé des correspondances à la tutelle où nous avions formulé toutes nos revendications. Mais aucune réponse, même négative, ne nous est parvenue. C'est le black-out total", s'est-il indigné, soulignant que les travailleurs étaient déterminés à lutter "sans répit" pour arracher leurs droits. "J'ai plus de 20 ans de service et je perçois un salaire d'à peine 15.000 DA. J'ai 5 garçons à ma charge, parmi eux un diabétique. Pourquoi reste-t-on insensible à notre situation", s'est interrogé un chauffeur. Un service minimum est assuré. Toutefois, l'activité a été perturbée par ce débrayage, a-t-on constaté sur les lieux, surtout que la plupart des malades viennent de l'intérieur du pays. De même, au CHU Mohamed Lamine Débaghine (Ex-Maillot), les travailleurs ont également organisé une marche de protestation, dans l'enceinte de cet établissement. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a été contacté pour avoir sa réaction mais en vain.