Le Réal, malgré sa victoire, ne jouera pas la finale Seize ans après son sacre face à la Juventus Turin, le Borussia Dortmund se retrouve en finale de la Ligue des Champions. Le Real Madrid a cru au miracle, mardi, pendant une dizaine de minutes mais c'est bien le Borussia Dortmund qui s'est qualifié pour la 2e fois de son histoire pour la finale de la Ligue des Champions, malgré une défaite 2-0 à Santiago Bernabeu. Les Allemands, battus 2-0 par le Real Madrid, se sont toutefois fait une grosse frayeur. Mais leur avantage acquis au match aller (4-1) leur a suffit mardi en demi-finale retour de la C1. Le Real, héroïque en début et en fin de rencontre et qui y aura cru jusqu'au bout grâce à des buts de Benzema (82e) et de Ramos (87e), échoue comme la saison dernière en demi-finale contre un club allemand (le Bayern Munich l'an dernier). Le défi était d'autant plus colossal pour les Madrilènes que le Borussia n'avait jusque-là perdu aucun match dans la compétition. Les deux rencontres entre les deux clubs en phase de groupes s'étaient soldées par une victoire des Allemands et un match nul. Pour entretenir leurs espoirs, les Madrilènes ont donc tout fait pour marquer dans les 15 premières minutes avec des occasions énormes pour Higuain, Cristiano Ronaldo et Ozil mais, à force de gâcher, ils ont traversé un long tunnel avant de se réveiller dans les dix dernières minutes. Trop tard. «C'est dommage», a réagi au micro de la chaîne espagnole TVE le défenseur et capitaine madrilène, Sergio Ramos, regrettant de ne pas avoir vu le même Real la semaine dernière sur la pelouse de Dortmund. «On peut perdre, le football est ainsi fait. Mais quand on perd, ce devrait être avec ce Real Madrid-là», a-t-il ajouté. «Si nous avions joué à Dortmund comme nous l'avons fait ce soir, les choses auraient été très différentes.» La remontée fantastique appelée de leurs voeux par les Merengue n'aura donc pas eu lieu. Mais «l'esprit de Juanito», joueur-symbole des renversements de situation des années 1980, aura tout de même plané sur Bernabeu au cours d'une fin de match qui fait sortir les Blancs de la C1 avec les honneurs. Mis à part ce moment de folie, le Real a frôlé la défaite en début de deuxième période. Robert Lewandowski, l'homme du quadruplé au match aller, a touché la transverale à la 50e minute. Et, 12 minutes plus tard, il a fallu une parade spectaculaire du gardien Diego Lopez pour écarter le danger sur une frappe d'Ilkay Gündogan. Si bien qu'à la 57e minute, lorsque Karim Benzema est entré en jeu à la place de Gonzalo Higuain, très décevant, le match paraissait définitivement plié. Mais le Français a marqué à sept minutes de la fin du temps réglementaire sur un centre de Mesut Özil avant d'offrir, cinq minutes plus tard, une balle de but au défenseur Sergio Ramos, venu apporter son aide aux attaquants. Le stade s'est alors embrasé. Mais ni les encouragements du roi Juan Carlos depuis la tribune VIP ni les «Yes we can» lancés par tout le public de Santiago Bernabeu n'ont suffi. «Ils nous ont vraiment mis la pression et nous avons encaissé deux buts à la fin. C'est devenu très tendu», a reconnu Kevin Grosskreutz, qui a remplacé Mario Götze, sorti sur blessure au quart d'heure de jeu, sur la chaîne Sky Television. «Mais nous avons une grande équipe, de super supporters et un club fantastique, nous méritons la qualification», a poursuivi le milieu de terrain. Le Real de José Mourinho aurait donné cher pour justement jouer cette finale et sauver ainsi sa saison gâchée par la perte très probable du titre de champion d'Espagne au profit du Barça. Mais, pour la troisième saison consécutive, le Real Madrid s'arrête au stade des demi-finales de la Ligue des Champions.