Les pouvoirs publics ne lèveront pas le petit doigt pour protéger le consommateur Le directeur général de la régulation et de l'organisation des activités commerciales au ministère du Commerce, a affirmé que les prix des fruits et légumes connaîtront une hausse pendant le mois sacré. Le scénario se répète. Les Algériens seront saignés aux quatre veines à l'occasion du mois du jeûne qui débutera vers le 10 juillet. Ils seront livrés pieds et poings liés- donnés en pâture- à la mafia qui règne sur le marché des fruits et légumes. Les pouvoirs publics ne lèveront pas le petit doigt pour les protéger. Benbada ne livrera pas bataille aux spéculateurs pendant le mois de Ramadhan. La partie étant perdue d'avance parait-il. Les spéculateurs ont la peau dure et demeurent par la force des choses indéboulonnables. Ils peuvent se frotter, d'ores et déjà, les mains. Les affaires seront aussi juteuses sinon plus pendant le mois de Ramadhan que le reste de l'année. La facture sera salée. Les Algériens paieront l'addition. Une année après la féroce flambée des prix qu'ont connue les fruits et les légumes, les viandes rouge et blanche et d'autres produits de consommation (pois chiches, produits laitiers,...) les services chargés de veiller à la stabilité des prix jettent l'éponge. Les fruits et légumes, dont les prix doivent logiquement baisser les prochains jours avec l'arrivée sur les marchés des produits saisonniers, ne connaîtront finalement qu'une brève accalmie. «A partir du 20 mai prochain et jusqu'à la fin du mois de septembre, on va connaître une bonne période, car les produits de saison vont rentrer (sur le marché). Ils seront cédés à des prix abordables et acceptables pour le consommateur», a déclaré Abdelaziz Aït Abderrahmane, directeur général de la régulation et de l'organisation des activités commerciales au ministère du Commerce. Cette bonne nouvelle sera pourtant de courte durée. Pourquoi? «Même si ce mois sacré coïncide cette année avec la bonne saison où le marché sera bien achalandé, les prix vont augmenter sous l'effet d'une forte demande durant cette période», explique ce haut responsable du ministère du Commerce. Un paradoxe! En effet, la forte demande ne peut expliquer un tel phénomène puisque l'offre sera abondante. Hormis la spéculation, rien ne peut justifier une hausse des prix dans une conjoncture aussi favorable. Abdelaziz Aït Abderrahmane ne pipe pas un mot de la question. Cette tendance est irréversible. C'est malgré tout, une des rares fois où le département de Mustapha Benbada rend les armes sans avoir tenté de juguler cette particulière flambée des prix qui a lieu tous les ans pendant le mois sacré et qui n'a d'autre explication que dans la loi dictée par la mafia des fruits et légumes... Des promesses non tenues aux pirouettes pour expliquer la dérégulation des marchés, le phénomène de la spéculation, son engagement à éradiquer l'informel et juguler la flambée des prix surtout pendant le mois sacré, le ministre du Commerce a fini par avouer son impuissance. «Toutes les conditions sont réunies pour assurer une disponibilité des différents produits durant ce mois sacré, qu'il s'agisse des céréales, de la semoule, de la farine, des légumes secs, du lait et de ses dérivés, des viandes, des fruits et des légumes frais... les marchés enregistreront une abondance des produits à des prix abordables pour le consommateur», avait promis, le 28 juin 2012, Mustapha Benbada, lors d'un point de presse, tenu en marge de la visite qu'il avait effectuée dans la wilaya de Mostaganem (ouest du pays). La suite est connue. Les 6000 agents mobilisés à l'échelle nationale durant le mois sacré de Ramadhan pour assurer le contrôle des marchés et les pratiques commerciales, les importations massives de viandes, poulet, céréales, citron... n'ont pu venir à bout de la hausse des prix désormais consacrée durant un mois considéré comme celui de la piété, de la générosité et de la rahma. Le mois de Ramadhan de cette année ressemblera aux précédents... Il sera sans pitié pour les Algériens.