Les gens ignorent et oublient souvent que le journalisme s'intéresse principalement «aux trains qui arrivent en retard et non pas aux trains qui arrivent à temps». Organisé par le Rassemblement national démocratique (RND), des députés de l'ex-parti unique FLN, à l'image de Mohand Cherif Ould El Hocine, député de Bouira et Wahid Bouabdallah, ex-P-DG d'Air Algérie, contre toute attente, n'ont pas hésité à prononcer un véritable procès contre la presse nationale profitant de la tribune qui leur a été accordée, hier, au siège de l'Assemblée populaire nationale (APN). M.Ould El Hocine n'a pas manqué de soulever ses «mésaventures» avec la presse, il y a quatre ans. «J'ai été diffamé par un journal qui a refusé la publication de ma mise au point», avant d'affirmer que «si la liberté de la presse est ainsi, je suis contre la liberté d'expression». De son côté, Wahid Bouabdallah, ex-P-DG d'Algérie, a très mal apprécié le fait qu' «un organe de presse», sans en citer le nom, revienne sur sa gestion de la compagnie algérienne. «Malgré que je ne suis plus responsable de la compagnie, des journaux continuent à me critiquer», dit-il. Il sera rappelé à l'ordre par un autre député: «Un responsable doit accepter la critique, sinon, il reste chez lui.» S'exprimant à l'occasion de la journée parlementaire qui a été célébrée à l'occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, les conférenciers ont brossé un tableau général sur l'évolution de la presse algérienne, notamment la presse écrite. «Les médias nationaux sont devenus des entreprises commerciales aux dépens de la noblesse du métier du journalisme», a déploré Frih Rachid. Miloud Chorfi, président du groupe parlementaire du RND, a néanmoins, assuré l'équilibre des interventions, en rappelant aux intervenants et à l'assistance, que l'objectif de cette rencontre n'est pas de faire le procès de la presse, «mais de rendre hommage à tous les journalistes algériens qui ont payé un lourd tribut aussi bien pour l'indépendance nationale que pour la démocratie», tout en ajoutant que le Code de l'information, qui a été voté durant l'année écoulée, fait l'objet d'une large discussion au niveau de son groupe, afin d'amender ou d'ajouter certains articles qui renforceront la liberté et l'indépendance de la presse nationale des deux secteurs, public et privé.