Les enseignants du Cnapest ont battu le pavé hier. Une marche qui les a conduits depuis la direction de l'éducation jusqu'au siège de la wilaya. Sur les banderoles déployées pour la circonstance, on pouvrait lire «dégage», «honte à un Etat qui ne peut prendre une décision»... Les protestataires exigent le départ du directeur de l'éducation. Cette principale revendication intervient, selon le communiqué de la Coordination nationale autonome des professeurs du secondaire du bureau de wilaya à l'acharnement manifeste du directeur contre un membre du bureau national, et à travers lui, à l'ensemble du syndicat. En effet, le délégué de Taghzout et deux de ses collègues du Cnapest élargi avaient été traduits en conseil de discipline. La commission a simplement décidé de radier le membre du conseil national Cnapest pour faute grave (agression contre un responsable du secteur) en application de la plus lourde sanction prévue (4e degré). Du côté de la direction de l'éducation, la décision de traduire le concerné devant la commission n'est qu'une conclusion d'une commission d'enquête installée depuis le déroulement des faits. Pour le Cnapest, la faute ne mérite pas une sanction aussi radicale et les faits reprochés sont amplifiés. Même l'association des directeurs s'est mêlée à l'affaire en menaçant de son côté de recourir à des actions en cas de non-sanction du délégué. Pour un directeur qui a voulu s'exprimer dans l'anonymat, ce délégué Cnapest semble avoir le bras long. Rentré depuis Médéa, quand des centaines de demandes sont rejetées pour manque de poste, ce dernier aurait été mis à la disposition d'un lycée dans un poste aménagé, chargé de la bibliothèque, quand des malades chroniques, des cancéreux... continuent à travailler normalement surtout que le poste aménagé est révolu du lexique de l'éducation. Pour un cadre du Cnapest, l'action se veut une manière de rappeler à l'ordre le directeur qui continue à dicter sa loi. «Nous ne défendons pas un fautif, mais une victime d'un acharnement administratif qui a droit à un procès équitable et des décisions à la hauteur de la faute. Le directeur qui a opté pour le bras de fer doit partir pour que la sérénité soit retrouvée», commentera un participant.