Le scandale Sonatrach a dû figurer au centre de la visite des experts de l'ONU Cette commission est arrivée sans qu'aucun communiqué n'ait été diffusé pour annoncer cette visite et par le ministère des Affaires étrangères, et par le ministère de la Justice. L'Algérie a accueilli, du 13 au 16 mai, une délégation d'experts au titre du Mécanisme d'examen par les pairs de l'application de la Convention des Nations unies contre la corruption (Unac). En sa qualité d'Etat partie à cette Convention, l'Algérie compte parmi les premiers pays à avoir ratifié cet instrument. Dans la discrétion la plus totale, ces experts de l'ONU ont tenu des séances de travail avec les responsables de la cellule interministérielle qui regroupe les représentants des institutions algériennes concernées par la prévention et la lutte contre la corruption. De même qu'ils ont été reçus, en audience, par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères. C'est en tout cas ce que rapporte le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani. «Il convient de souligner que la répression anticorruption fait partie intégrante du programme de réformes initié en Algérie pour la consolidation de l'Etat de droit, de la bonne gouvernance et du développement durable», a rappelé M.Belani. «Le Mécanisme d'examen de l'application de la Convention en question est conçu pour assister les Etats parties à renforcer leurs capacités institutionnelles et législatives et à acquérir l'expertise requise pour améliorer la prévention et la lutte contre la corruption en tant que phénomène transnational n'épargnant aucun pays», a-t-il ajouté. Cette commission est arrivée sans qu'aucun communiqué n'ait été diffusé pour annoncer cette visite et par le ministère des Affaires étrangères, et par le ministère de la Justice. Aussi, cette visite intervient dans un contexte particulier marqué par l'éclatement de scandales de corruption, qui laisse pantois les observateurs. Ces derniers s'interrogent sur les raisons de la non-communication. Pourtant, les autorités suprêmes du pays, dont le ministre de la Justice, ont promis toute la transparence dans le traitement des affaires de corruption. Après avoir souligné, avant-hier à Bouira, que ce genre d'affaires (affaires de corruption, Ndlr) requiert sagesse et discernement, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Mohamed Charfi a promis d'informer l'opinion publique de toute nouveauté concernant cette question. «Je vous promets qu'un compte rendu détaillé vous sera communiqué en toute transparence prochainement», a-t-il soutenu publiquement, ajoutant que «tous les justiciables sont égaux devant la loi, et il n'y a pas une affaire de corruption plus importante qu'une autre». Toujours dans le cadre de cette affaire du scandale Sonatrach, Mohamed Charfi a affirmé mardi à Alger, que l'information judiciaire dans l'affaire Sonatrach II se poursuivait à un rythme «satisfaisant» et qu'elle avait «des prolongements à l'étranger». En marge d'une visite qu'il a organisée dans plusieurs structures judiciaires, mardi dernier, le ministre a précisé qu'il informera l'opinion publique en «toute transparence» des résultats de l'enquête dans cette affaire, une fois terminée. Aussi, s'est-il engagé devant les journalistes à leur communiquer les résultats de ces instructions «au moment opportun» et «durant le procès» qui aura bien lieu, a-t-il affirmé. C'est dire que le docteur Mohamed Charfi a promis à plusieurs reprises plus de communication sur les dossiers de corruption. Seulement voilà, l'arrivée des experts de l'ONU n'a pas été annoncée.