«Même le justiciable qui purge sa peine a droit à une formation pour réussir son insertion», a insisté le ministre. La priorité du département reste le rétablissement de la confiance du citoyen en sa justice. «Nos administrations doivent être au diapason et faire un grand effort en direction du justiciable qui ne doit plus craindre d'aller vers la justice, mais l'amener à en faire un moyen pour défendre ses droits...», dira le ministre à l'adresse des personnels des tribunaux et cours venus le recevoir. M.Charfi a, aussi appelé les responsables de la wilaya et ceux du tribunal administratif à travailler en parfaite coordination et coopération pour pouvoir résoudre les différents litiges administratifs et pour protéger les biens de l'Etat et garantir les droits des justiciables. «Il faut qu'il y ait une parfaite coordination entre vous pour pouvoir protéger les droits des justiciables et aussi protéger les biens de l'Etat.» Même si cette sortie du ministre, le docteur Mohamed Charfi, a surtout été consacrée aux structures de son département à Bouira avec, notamment l'inauguration d'un tribunal à Lakhdaria (cette structure réceptionnée en 2011 a coûté plus de 577 millions de DA), 35 km au nord, l'occasion a été saisie pour revenir sur le thème de l'heure, les scandales à répétition du groupe national énergétique, Sonatrach. A ce sujet, le ministre déclarera, entre autres, que l'instruction doit prendre le temps nécessaire. «La précipitation ne sert en rien le bon déroulement de l'enquête», a-t-il estimé en promettant de tenir l'opinion publique au courant de toute nouveauté dans ces dossiers. Le second grand volet abordé par le ministre lors de cette visite qui l'a conduit au nouveau centre pénitencier de Saïd Abid, 10 km à l'ouest du chef-lieu de wilaya, reste la formation des personnels à tous les niveaux. «Même le justiciable qui purge sa peine a droit à une formation pour réussir son insertion une fois son dû payé», insistera le ministre dans son entretien avec les responsables chargés de l'organisation des examens de niveau de l'Office national de l'enseignement à distance. 182 détenus du cycle secondaire et 37 du cycle moyen sont concernés au niveau local par ces examens, quant au niveau national, 21.784 détenus sont concernés par les examens d'aptitude qui ont débuté mercredi au niveau national. «La prison ne doit pas être un lieu où le détenu perd tout espoir. Il est là pour payer son dû à la société, cette dernière doit lui donner la chance de revenir au droit chemin, c'est votre principale mission», dira le ministre aux cadres et agents chargés de l'encadrement à l'Ecole nationale de Sour El Ghozlane où il a présidé la sortie de la 17e promotion des officiers et 25e des agents de rééducation à l'Ecole nationale de l'administration pénitentiaire de Sour El Ghozlane. Baptisées respectivement des noms des chahids du devoir, Bensalem Abdellah (officier principal) et Bouzid Mohamed (agent de rééducation), les deux promotions sortantes comptent en tout 1801 éléments (dont 97 filles) parmi lesquels 71 officiers (dont 13 femmes officiers). Après les personnels des pénitenciers, le ministre s'est réuni avec les cadres de son département. Revenant sur la relation justice - justiciable, le ministre a annoncé que des concours sur la spécialisation des magistrats seront organisés prochainement pour conférer «davantage d'efficacité» à la justice. Le ministre a indiqué aussi que ces concours concerneront les prochaines promotions de magistrats, rappelant les efforts consentis par l'Etat dans ce sens depuis le lancement des réformes dans le secteur de la justice. La spécialisation des magistrats est devenue nécessaire, notamment en matière de lutte contre la cybercriminalité et les crimes économiques, a souligné le ministre. Dans son compte rendu à la presse, le ministre se félicitera des avancées enregistrées par son département à Bouira en matière de structure. Il résumera en déclarant que cette visite s'inscrit dans le cadre de l'évaluation du travail accompli sur le terrain dans le cadre de l'approche du ministre visant à mettre en avant l'élément humain à travers une formation continue. La politique carcérale adoptée par le ministère de la Justice vise à former la personnalité des détenus à même de faciliter leur réinsertion sur le plan socioprofessionnel et de réduire le taux de récidive.