Le Front des forces socialistes (FFS) tiendra, jeudi, son 5ème congrès à Alger pour élire une « direction collégiale » en remplacement de son leader historique Hocine Ait Ahmed qui sera absent du conclave. L'option d'une « direction collégiale a été prise pour qu'il y ait plus de cohésion au sein du parti » mais aussi la difficulté de remplacer Ait Ahmed, de par son poids politique et son parcours, selon les propos du premier secrétaire national du parti, Ali Laskri. Dans un message adressé au conseil national du FFS réuni en session extraordinaire le 21 décembre 2012, M. Ait Ahmed, à la tête du parti depuis sa création, avait annoncé sa volonté de renoncer à sa présidence. « Mes convictions et ma ferveur sont toujours aussi vivaces qu'aux premières heures de mes soixante dix ans de militantisme. Mais les cycles de la vie s'imposent à tous. Je dois ainsi vous dire que le moment est venu pour moi de passer le témoin et que je ne me présenterai pas à la présidence du parti pour le prochain exercice », s'était-il confié. « Dans cette perspective, je vous confie dès à présent le soin de maintenir le cap, de préserver et de développer le FFS, dans la collégialité, conformément à l'éthique qui a toujours guidé nos actions », avait-il préconisé. Le leader historique du parti avait pourtant tenu à rassurer, dans le même message, les militants en déclarant: « Je resterai, dans l'avenir, toujours proche de vous dans la réflexion et l'action, en particulier, avec la collaboration de mes enfants, dans le cadre de la « Fondation Hocine Ait Ahmed+ que j'ai décidé de constituer ». La présence d'Ait Ahmed au 5ème congrès « tant attendu par les congressistes, les militantes et les militants » du FFS ne pourra avoir lieu en raison d'une recommandation de son médecin, selon les termes de Mohand Amokrane Cherifi, président du comité éthique du parti. « Si l'Hocine ne viendra pas pour une raison simple: il revient d'un voyage au Maroc pour raison familial, le décès de sa sœur et de son cousin. Il en est revenu très fatigué, son médecin lui a recommandé formellement de ne pas se déplacer dans l'immédiat », a-t-il indiqué lors de la conférence de presse tenue mardi. Le congrès a déjà commencé son travail préliminaire avec la tenue des travaux d'ateliers les 17 et 18 mai après que la commission nationale de préparation du congrès composée de 27 membres ait été installée en février dernier. Des mesures ont été prises pour « garantir une bonne participation des délégués » des différentes régions du pays afin de « consolider la nouvelle dynamique que connaît le parti depuis près d'une année », avait indiqué Ali Laskri dans une déclaration. « Nous avons à apprendre à dénouer nos difficultés de communication, à construire des consensus et à chercher les solutions aux problèmes que pose la société et son organisation démocratique », avait relevé M. Arezki Derguini, membre du parti, lors de la journée du militant du FFS, célébrée le 6 mai dernier à la mémoire d'Ali Mecili, assassiné en 1987. C'est pourquoi M. Laskri avait rappelé que « le changement pacifique et l'alternative sont possibles pourvu qu'il y ait conjugaison des efforts des forces politiques effectives et des forces sociales et syndicales autonomes ainsi que les personnalités politiques crédibles », dans une déclaration écrite transmise à l'APS en décembre 2011. Le Front des forces socialistes, le plus vieux parti d'opposition en Algérie, avait été créé le 27 septembre 1963 avec pour leader Hocine Ait Ahmed.