Les projets s'embourbent... La réalisation de Dounia Parc, projet lancé en 2007, dont le coût est estimé à 5 milliards de dollars, est carrément à l'arrêt alors que les investissements émiratis d ́un montant de 25 milliards de dollars qui devaient démarrer dès le mois de mars de l'année 2008 ont «fondu» comme neige au soleil. L'heure des comptes a sonné. Le moment est opportun pour se regarder les yeux dans les yeux et se dire les quatre vérités. La coopération entre l'Algérie et les Emirats arabes unis reste à construire; elle a surtout un grand besoin de confiance réciproque et d'aller au bout des engagements pris solennellement. Les investisseurs émiratis s'étant, par le passé, illustrés par leurs faux bonds. Le ministre des Affaires étrangères des Emirats arabes unis (EAU), Cheikh Abdallah Ben Zayed Al Nahyane qui est l'invité de marque de l'Algérie depuis aujourd'hui, aura comme objectif essentiel, de dissiper les nuages qui planent sur la coopération d'ordre économique, entre les deux pays, notamment en matière de promesses d'investissements. Il est arrivé pour une visite de travail, à la tête d'une imposante délégation économique, qui aura certainement pour mission essentielle de dissiper les doutes qui planent sur la capacité de réalisation de certains projets. La réalisation de Dounia Parc, projet lancé en 2007, dont le coût est estimé à 5 milliards de dollars, est carrément à l'arrêt, alors que les investissements émiratis, d ́un montant de plusieurs milliards de dollars qui devaient démarrer dès le mois de mars 2008 ont «fondu» comme neige au soleil. Les investisseurs émiratis respecteront-ils cette fois-ci leurs engagements? La question se pose car il existe un antécédent et non des moindres. Le groupe émirati Emaar, qui s'était engagé dans des projets qui avaient été estimés à 25 milliards de dollars, avait jeté l'éponge en 2009. Ils consistaient en l ́embellissement de la baie d ́Alger, la construction d ́un campus technologique au niveau de la nouvelle ville de Sidi Abdellah, la réalisation d ́un complexe médical dans la région de Staouéli et la construction d ́un complexe touristique à Zéralda. L ́annonce a été faite en marge du 3e Forum économique d ́Alger, qui s ́est tenu les 20 et 21 janvier 2008, par le président de la Chambre algérienne de commerce alors que ces projets ont été paraphés du côté algérien par le ministre de l ́Industrie et de la Promotion des investissements. Ces chantiers qui devaient s ́étaler sur une période de 12 ans sont finalement tombés à l'eau. Les Algériens ne sont pas non plus exempts, de tout reproche, dans cette histoire tant leur stratégie de communication s'est avérée tatillonne, approximative, voire défaillante. «Je n ́ai absolument aucune information dans ce sens. Nous continuons à travailler normalement et de très près avec les autorités algériennes, notamment le ministère de l ́Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements», avait déclaré au mois de décembre 2007 le représentant algérien du groupe émirati Sofiane Abdelwahab. «Mais qui a parlé d ́un investissement de 25 milliards de dollars? Il n ́en a jamais été question», s'est interrogé l'air surpris le ministre de l'Industrie de l'époque; Abdelhamid Temmar, en marge d ́une rencontre sur la stratégie industrielle, organisée au mois de décembre 2008 à l ́hôtel El Aurassi. Amara Benyounès, ministre de l'Environnement, qui a reconnu qu'il existait des obstacles «d'ordre administratif, règlementaire et financier» dans le cas de la réalisation du projet Dounia Parc, n'a pas hésité à pointer du doigt les partenaires émiratis, qui n'ont pas respecté leurs «engagements financiers». Le chef de la diplomatie émiratie, Cheikh Abdallah Ben Zayed Al Nahyane,qui a assuré que l'Algérie et les Emirats sont «des partenaires au dialogue aux plus hauts niveaux gouvernementaux et nos vues convergent autour des questions internationales pressantes, de la sécurité régionale et de la coopération bilatérale», a souhaité voir les investissements émiratis en Algérie, s'intensifier davantage à l'avenir, au mieux des intérêts mutuels des deux pays...C'est tout ce qu'attend l'Algérie.