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La mutation sociologique de l'humanité
LA BOÎTE DE PANDORE DE LA THEORIE DU GENRE
Publié dans L'Expression le 10 - 06 - 2013

Place à la famille mono-parentale et à la disparition totale de toute forme de famille
«Afin de gouverner et de contrôler une population autrement que par la violence, il faut obtenir son consentement au moyen des appareils idéologiques de l'Etat: le système éducatif, le divertissement, la religion, le système politique...» Louis Althusser
Depuis une vingtaine d'années, la sociologie a exploré un domaine longtemps resté mystérieux, voire tabou, celui de la détermination sociologique d'un individu et par conséquent ses choix sont-ils dictés par la nature ou sont-ils le résultat d'un construit social. La théorie queer ou théorie du genre est une théorie sociologique née aux Etats-Unis au début des années 1990. Cette théorie qui critique principalement l'idée que le genre et l'orientation sexuelle seraient déterminés génétiquement en arguant que la sexualité mais aussi le genre social (masculin ou féminin) d'un individu n'est pas déterminé exclusivement par son sexe biologique mais également par tout un environnement socio-culturel et une histoire de vie. Cette théorie différencie donc sexe et genre (masculin/féminin), par rapport à une société qui tendrait à considérer comme anormaux les individus qui ne se situent pas dans la normalité d'une hétérosexualité perçue comme naturelle et innée, avec un genre découlant du seul sexe acquis à la naissance. S'appuyant sur l'idée de la féministe Simone de Beauvoir qu'on «ne naît pas femme, on le devient», Judith Butler a été la première théoricienne queer à aborder cette séparation de sexe et de genre. La théorie queer veut avant repenser les identités en dehors des cadres normatifs d'une société envisageant la sexuation comme constitutive d'un clivage binaire entre les humains.Elle considère le genre comme un construit et non comme un fait naturel, et s'intéresse à la manière dont une identité de genre peut être le résultat d'une construction sociale.(1).
D'où nous venons?
Avant d'aborder dans le fond les conséquences de cette mutation sociologique de l'humanité. La science nous dit que notre plus ancien ancêtre vivait bien il y a 7 millions d'années. Comme le laissaient supposer les datations relatives, l'utilisation de la méthode de datation absolue à l'aide d'isotopes confirme qu'un des ancêtres probable de l'humanité trouvé au Tchad en 2001, Toumaï, vivait bien il y a environ 7 millions d'années. Toumaï était-il bien un hominidé ou s'agissait-il d'un singe, comme le laissait par exemple penser le volume de sa boîte crânienne? L'évolution de l'homme est assez souvent comparée visuellement à un buisson: plus on s'éloigne dans le temps, plus le nombre d'individus diminue Homo sapiens, une espèce ́ ́chanceuse ́ ́ C'est donc une ́ ́chance ́ ́ que l'une de ces branches se soit développée vers l'Homo sapiens! Sans ce hasard, la Terre ne pourrait être peuplée que de chimpanzés.»(2)
Pourquoi l'homme a-t-il pris une avance décisive sur ses cousins singes? Pour la science ́ ́Les humains ont connu une évolution de leurs aptitudes cognitives non pas suite à quelques mutations accidentelles mais par l'opération d'une très grande quantité de mutations dans des conditions de sélection exceptionnellement intenses favorisant des aptitudes cognitives plus complexes, ́ ́ a déclaré Bruce Lahn, professeur à l'Université de Chicago ́ ́Nous avons tendance à considérer notre espèce comme différente, se situant au sommet de la chaîne alimentaire; il y a quelque fondement à cela, ́ ́ ajoute-t-il. L'évolution humaine, parce qu'elle a nécessité un grand nombre de mutations affectant un grand nombre de gènes, serait le fruit d'un processus unique. ́ ́Accomplir autant en un laps de temps évolutionnaire si court, quelques dizaines de millions d'années, requiert un processus sélectif qui serait très différent du point de vue des processus habituels d'acquisition de traits biologiques, ́ ́ La tendance évolutionnaire se serait transformée en bond soudain à l'occasion de l'évolution humaine».(3)
Pourquoi? Qui a fait que l'espèce humaine a pour ainsi dire été choyée.La science ne répond pas, elle constate. Certains penseurs pas interdit de penser à un «accordeur transcendant».
La théorie du Genre progresse
Ce détour par les origines va nous permettre d'aller rapidement à l'aventure humaine civilisationnelle pour arriver à ce début en ce début de XXIe siècle où les repères sociologiques qui ont mis des millénaires à sédimenter sont remis en cause. Ainsi, en Suède, où plusieurs crèches mettent en pratique la théorie du genre, un couple élève son enfant sans révéler son sexe. Fille ou garçon? On ne sait toujours pas. En 2009, un couple de Suédois déclenchait une polémique en indiquant qu'il ne voulait pas révéler le sexe de son enfant de 2 ans. «Nous voulons que Pop grandisse librement, et non dans un moule d'un genre spécifique, ont raconté ses parents au quotidien Svenska Dagbladet.»(4)
La théorie des genres est devenue bien plus séduisante, et donc problématique, lorsqu'elle s'est attachée à prôner une totale déconstruction du lien sexe/genre, mais également des catégories ́ ́genrées ́ ́. Il s'agit de faire une place égalitaire aux situations qui ne trouvaient pas leur place dans les catégories historiques. (...) Dans la récente résolution du Parlement européen du 12 décembre 2012 sur la situation des droits fondamentaux dans l'Union européenne, les Eurodéputés se sont employés à une légère redéfinition de cet article 2. Ils considèrent que ce dernier ́ ́fonde l'Union sur une communauté de valeurs indivisibles et universelles de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d'égalité de genre, de non-discrimination, de solidarité,. Le terme genre est cité 22 fois ́ ́.» (5.)
Ce changement vers une nouvelle «civilisation» ne va pas s'arrêter là! Pour Jacques Attali, c'est une évolution normale et irréversible: «Plutôt que de nous opposer à une évolution banale et naturelle du mariage, il est urgent de nous préoccuper de permettre à l'humanité de définir et de protéger le sanctuaire de son identité.[RTF bookmark start: toparticle][RTF bookmark end: toparticle] Comme toujours, quand s'annonce une réforme majeure, il faut comprendre dans quelle évolution de long terme elle s'inscrit. Et la légalisation, en France après d'autres pays, du mariage [pour tous, ndr] s'inscrit comme une anecdote sans importance, dans une évolution commencée depuis très longtemps,: après avoir connu d'innombrables formes d'organisations sociales, dont la famille nucléaire n'est qu'un des avatars les plus récents, et tout aussi provisoire, nous allons lentement vers une humanité unisexe, où les hommes et les femmes seront égaux sur tous les plans, y compris celui de la procréation, qui ne sera plus le privilège, ou le fardeau, des femmes»(6)
Jacques Attali énumère quelques arguments: «La demande d'égalité. D'abord entre les hommes et les femmes. Puis entre les hétérosexuels et les homosexuels. Chacun veut, et c'est naturel, avoir les mêmes droits: travailler, voter, se marier, avoir des enfants. Et rien ne résistera, à juste titre, à cette tendance multiséculaire. Mais cette égalité ne conduit pas nécessairement à l'uniformité. La demande de liberté. Elle a conduit à l'émergence des droits de l'homme et de la démocratie. Elle pousse à refuser toute contrainte; elle implique, au-delà du droit au mariage, les mêmes droits au divorce». (6)
Pour lui, la sexualité se séparera de plus en plus de la procréation: «Plus généralement, l'apologie de la liberté individuelle conduira inévitablement à celle de la précarité; La demande d'immortalité, qui pousse à accepter toutes mutations sociales ou scientifiques permettant de lutter contre la mort, ou au moins de la retarder. Les progrès techniques découlent en effet de ces valeurs et s'orientent dans le sens qu'elles exigent: cela a commencé par la pilule, puis la procréation médicalement assistée, puis la gestation pour autrui. Le vrai danger viendra si l'on n'y prend garde, du clonage et de la matrice artificielle, qui permettra de concevoir et de faire naitre des enfants hors de toute matrice maternelle. Et il sera très difficile de l'empêcher, puisque cela sera toujours au service de l'égalité, de la liberté, ou de l'immortalité. De plus un problème majeur qui freine l'évolution de l'humanité est que l'accumulation de connaissances et des capacités cognitives est limitée par la taille du cerveau, elle-même limitée par le mode de naissance: si l'enfant naissait d'une matrice artificielle, la taille de son cerveau n'aurait plus de limite. Après le passage à la station verticale, qui a permis à l'humanité de surgir, ce serait une autre évolution radicale, à laquelle tout ce qui se passe aujourd'hui nous prépare. Telle est l'humanité que nous préparons, indépendamment de notre sexualité, par l'addition implicite de nos désirs individuels.»(6)
Allons-nous vers le Meilleur des Mondes de Aldous Huxley?
Dans cette anomie prévisible, où on ne sait plus qui est qui, un autre dilemme dans le même ordre est le fait que l'homme peut être réparé, il peut recevoir comme une voiture des pièces détachées d'une autre personne indifférenciée voire même d'un animal pour certaines maladies.Le trans-humanisme sonne le glas de l'Unité des peuples dans la diversité et le triomphe des modèles formatés, standardisés, étiquetés. Deviendrons-nous des pièces montées interchangeables que l'on ramène quand ça ne fonctionne pas? Quand des êtres mi-robots, mi-humains se placent comme modèle parfait de la mutation naturelle de l'homme et du robot, il ne s'agit pas là d'évolution mais de l'extinction de la race humaine, de sa richesse due à sa diversité, de la perte des identités culturelles et de l'ensemble de ses manifestations intellectuelles et artistiques. Notre société ressemblera de plus en plus au Meilleur des Mondes: les hommes y appartiennent à une nouvelle race, produite en bocal, et améliorée. Mais il ne faut pas oublier que, dans Le Meilleur des Mondes, seuls les alpha et les bêtas sont ́ ́améliorés ́ ́: les autres sont des sous-hommes destinés aux tâches physiques qui, même dans une société ultra-technologique, restent indispensables. Mais la marche de l'Histoire ne s'arrête pas là. A chacune de ses étapes correspond un modèle familial, une urbanisation, une forme de propriété et une forme de pouvoir.
Après le clan matriarcal, puis le clan patriarcal, et la famille nucléaire conjugale, place à la famille mono-parentale et à la disparition totale de toute forme de famille. Bientôt la procréation industrielle par génie génétique, et l'euthanasie des inactifs trop coûteux à la collectivité (chômeurs, handicapés, retraités...)? (7)
Dans «L'avenir de la vie» (1981) Jacques Attali écrivait déjà: «Dès qu'il dépasse 60-65 ans l'homme vit plus longtemps qu'il ne produit et il coûte cher à la société. La vieillesse est actuellement un marché, mais il n'est pas solvable. L'euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures.» Ne resteront que les Aryens! Ceci nous rappelle l'époque des SS-Kinder ( ́ ́enfants SS ́ ́) du parti National-Socialiste allemand? Les SS allemands, sous le nom de Lebensborn, ́ ́fontaines de vie ́ ́, voulaient donner le jour à des enfants parfaits! Blonds, aux yeux bleus, ils étaient censés incarner la future élite du IIIe Reich. Une race supérieure' destinée à régner sur le monde pendant mille ans... On sélectionnaient d'une manière raciale, les femmes qui allaient tomber enceinte d'un SS.» (8)
Pour le professeur Maffesoli Membre de l'Institut universitaire de France: «Il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Tout cela a un côté hystérique. Un petit grain de folie qui traverse la France. Croyance qui est au fondement même du mythe du Progrès. Mais ce que l'on oublie par trop souvent, c'est que ce dernier n'est que la forme profane du messianisme d'origine sémite. (...) Ainsi, est-ce faire injure aux progressistes de tous poils que de leur rappeler qu'ils sont en pleine régression: retourner à l'état embryonnaire de l'indifférenciation sexuelle. Mais contre toute orthodoxie, il faut savoir penser le paradoxe. En la matière, le progressisme régressif repose, essentiellement, sur la prétention, quelque peu paranoïaque qui veut construire le monde tel que l'on aimerait qu'il soit, et non s'adapter, tant bien que mal, à ce qu'il est. Tout simplement, rien n'est donné, tout est construit. (...) La nature doit être gommée par la culture. Le «don» d'une richesse plurielle effacé au profit d'un égalitarisme sans horizon.(...) Ce qui est certain, c'est qu'en plus de l'ennui, ce qui va résulter du prurit du nivellement, de la dénégation du naturel est immanquablement ce que M.Heidegger nommait la «dévastation du monde». A quoi l'on peut ajouter la dévastation des esprits dont la folie actuelle est une cruelle illustration. C'est au nom d'un monde à venir, lointain et parfait, le «meilleur des mondes» en quelque sorte, que, en un même mouvement, l'on construit /détruit la féconde diversité de ce qui est. Tout cela reposant sur le vieux fantasme postulant la liaison du Progrès et du bonheur. Entre l'égalité pour tous et le nivellement, la différence est ténue, qui aboutit, de fait, à la négation de la vie, reposant elle, sur le choc des différences. (..) On ne peut faire fi de la tradition conclut le professeur Mafesolli, elle est gage de la continuité de la vie. Contre le fantasme «légalitaire» par essence mortifère, la concrétude de la vie se contente de rappeler que seul le paradoxe est créateur (...) Dans la foultitude des lois, cause et effet d'une civilisation décadente, celle qui est en cours d'examen, et les théories du genre lui servant de fondement, sont insensées, parce que, elles croient au sens de l'histoire».(9)
Conclusion
La théorie du genre est ce qu'on appelle une boîte de Pandore et elle n'a donc pas fini d'être ouverte. On peut dire que les sociétés occidentales inversent les valeurs, détruisent les fondamentaux de la civilisation humaine patiemment établie depuis plusieurs millénaires que sont le couple, la famille. Les sociétés sont donc attaquées par ce qu'un internaute a appelé justement le «libertarisme» qui est l'autre arme «libérale» de la mondialisation. Libérer les marchés, les capitaux, les travailleurs, et puis maintenant libérer les religions et la sexualité. Toujours dans la logique tu es ton seul maître, ton seul Dieu et tu as le droit de faire ce que tu veux. Que répondent les différentes spiritualités? Pour Jacques Attali, il faut déconstruire à tour de bras pour reconstruire. De fait, écrit-il: «Le mot ́ ́mariage ́ ́, introduit en français au XIIe siècle, utilisé d'abord par l'Eglise catholique, a été ensuite repris par les autorités laïques. A des degrés divers, les religions sont tétanisées, En France, l'Eglise suit sans suivre, quant au judaïsme et l'islam français, il semble qu'ils soient dans l'expectative Wait and see. C'est le plus grand des défis auxquels sont confrontées les religions qui risquent de disparaître avec la théorie du genre, maintenant qu'il est interdit d'interdire et que pour Nietzsche le surhomme ou la surfemme doit s'élever jusqu'à ce que les étoiles soient au-dessous de lui.
1. La théorie queer Encyclopédie Wikipédia
2. Laurent Sacco, http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/paleontologie/d/notre-plus-ancien-ancetre-vivait-bien-il-y-a-7-millions-dannees_14793/
3. http://www.futura-sciences.com/fr/news/ t/vie-1/d/lhumanite-une-evolution-aux-caracteres-bien-specifiques_5340/
4. http://fr.news.yahoo.com/pop-6-ans-lenfant-su%C3%A9dois-sexe-185200284.html 170213
5. http://www.observatoiredeleurope. com/ UE-Conseil-de-l-Europe-comment-la-theorie-du-gender-a-fait-son-entree-en-droit-francais_a1890.html
6. J. Attali http://www.slate.fr/story/67709 /humanite-unisexe-biologie-immortalite
7. http://matricien.org/patriarcat/histoire/mondialisme/
8. http://www.lexpress.fr/actualite/societe/ france-1944-la-fabrique-des-enfants-parfaits_763222.html
9. http://metamag.fr/metamag-1380-Aux-origines-de-la-theorie-du-%C2%ABgender%C2%BB-il-n%E2%80%99y-a-rien-de-nouveau-sous-le-soleil.html


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