Selon le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohammed Laksaci, les réserves de change ont atteint la bagatelle de 190 milliards de dollars. L'Algérie n'est pas seulement le plus grand pays d'Afrique, elle est aussi le plus riche. Elle croule sous ses milliards de dollars. Selon le dernier rapport semestriel de la Banque d'Algérie, les réserves de change ont atteint près de 190 milliards de dollars. «Les réserves de change de l'Algérie s'affichaient stables à fin mars 2013 à 189,7 milliards (mds) de dollars contre 190,6 mds de dollars à fin décembre 2012, plombées par une baisse «substantielle» a indiqué hier, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci. Mais l'euphorie des pétrodollars s'arrête là! Jamais le gouverneur de la Banque d'Algérie n'a tiré aussi fort sur la sonnette d'alarme quant à la situation de l'économie du pays. L'économie algérienne est face à un choc externe similaire à celui de 2009 qui est aggravé par une baisse substantielle de sa balance des paiements sur fond d'un recul de ses revenus pétroliers, selon les chiffres présentés lundi à Alger par le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci. La balance des paiements de l'Algérie qui traduit la viabilité de son économie, s'est affichée en baisse à 846 millions de dollars à fin mars 2013 contre 4,1 milliards (mds) de dollars durant la même période de 2012. «En référence au 1er trimestre 2009 (début de la crise financière internationale), cela peut s'interpréter comme un choc pour la balance des paiements extérieurs en 2013», a déclaré le gouverneur au cours de la conférence de presse qui a suivi la présentation du rapport trimestriel sur la situation financière du pays. Chiffres à l'appui, le gouverneur a précisé que le prix du pétrole a fléchi de 5,70% au cours du premier trimestre, en plus d'un recul des quantités d'hydrocarbures exportées (-8,86%). La baisse des prix du brut a sensiblement réduit les recettes d'hydrocarbures de l'Algérie de plus de 3 mds de dollars rien que pour le 1er trimestre 2013 où elle se sont chiffrées à 17,53 mds de dollars contre 20,37 mds de dollars durant la même période de 2012, soit une contraction de 13,9%, selon les mêmes chiffres de la Banque d'Algérie. L'un des rares éléments positifs de la balance des paiements est l'importation de services, hors revenus des facteurs, qui ont diminué de 10,5% durant le premier trimestre. «Cette situation n'est pas soutenable d'autant qu'elle présente une vulnérabilité pour la balance des paiements», met-il en garde. Il convient alors de s'interroger sur le sort qui sera réservé aux dépenses publiques et surtout l'attitude que va adopter l'Exécutif qui a sur les bras de nombreux projets non achevés et une situation sociale en pleine agitation? L'enjeu est capital, les risques sont grands et les jours à venir ne s'annoncent pas sous de bons auspices. L'Algérie risque de se retrouver face à elle même: un géant aux pieds d'argile. Un pays d'une extrême vulnérabilité qui importe tout, dépendant du seul conteneur et incapable d'assurer son autosuffisance alimentaire. Officiellement, aucune note officielle n'est adressée aux ministères et autres structures de l'Etat les incitant à un quelconque plan d'austérité. C'est tout le contraire que fait le gouvernement qui prépare un projet de loi de finances complémentaire pour 2013. Le pire est à craindre...