Mohammed VI a effectué trois voyages à l'étranger. Tous entourés d'un grand mystère L'allocution de la cérémonie de fin d'année de l'Ecole royale de Rabat a été lue en sa présence et en son nom par le prince héritier Moulay El Hassan. Des images de l'agence de presse officielle marocaine l'ont montré assis. La MAP ne fait en outre, mention d'aucune prise de parole par Mohammed VI pendant toute la durée de cette célébration. Le roi du Maroc serait-il malade? C'est la question que s'est posée, ces derniers jours, la presse internationale française particulièrement, sans évoquer sa capacité à continuer à régner alors que les médias marocains ont observé un silence total sur la présence de son souverain hors du royaume. Il était officiellement, en voyage privé... depuis le 10 mai. Depuis le mois de janvier 2013 Mohammed VI a effectué trois voyages à l'étranger. Tous entourés d'un grand mystère. Sa destination a fini par être révélée sans qu'elle puisse lever toutes les interrogations. «Bien qu'il n'y ait aucune confirmation officielle, une chose semble sûre: il a séjourné depuis plusieurs semaines déjà en France, dans le département de l'Oise» peut-on lire sur le site de Rtlinfo. Le souverain marocain avait été repéré à Betz, au Nord de Paris, où il se reposait dans un château acquis par son défunt père Hassan II. Mohammed VI ne s'y trouvait certainement pas en villégiature. Quelques indices le confirment. A l'instar des dissensions que son gouvernement n'a pas encore surmontées et qui risquent de provoquer une crise politique majeure. En effet, l'Istiqlal, seconde force politique du Maroc, qui avait envisagé de faire voler en éclats la coalition gouvernementale dont elle fait partie, avait suspendu sa décision après qu'un coup de fil du souverain marocain, qui se trouvait vraisemblablement en France, l'ait exhorté à y demeurer. Le roi qui se trouve en voyage à l'étranger «a contacté par téléphone le chef de l'Istiqlal, Hamid Chabat, dans la nuit de samedi à dimanche (du 10 au 11 mai 2013,Ndlr), pour l'exhorter à maintenir ses ministres au sein du gouvernement», avait affirmé le porte-parole du parti. Les choses sont depuis, restées en stand-by alors que les islamistes du PJD au pouvoir attendent un hypothétique «arbitrage» du roi. Directement attaqué plus récemment par les Frères musulmans égyptiens pour sa gestion du Comité Al Qods qu'il est censé présider et qui a pour objectif de préserver la ville sainte contre les agressions israéliennes, Mohammed VI a étrangement gardé le silence. Le MAE marocain s'est substitué au Palais royal et a réagi par procuration sans doute : «Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération a appris avec grand étonnement les déclarations attribuées à des personnalités égyptiennes ayant minimisé et déprécié le rôle du comité Al Qods. De telles déclarations constituent un déni irresponsable du rôle du comité et de l'agence Bayt Mal Al Qods Acharif, dont l'action est supervisée personnellement par Sa Majesté le Roi Mohammed VI...», avait indiqué son communiqué. Il était également absent pour accueillir le Premier ministre turc en visite officielle les 3 et 4 juin à Rabat. Un rendez vous qu'il n'aurait raté pour rien au monde. Sauf cas de force majeure. Cette absence est-elle liée à une maladie? La soeur du monarque dément catégoriquement. «Les informations colportées par un certain nombre d'organes de presse, sur une éventuelle maladie du roi Mohammed VI, sont purs mensonges» a déclaré la princesse Lalla Asmae. «En l'absence de toute communication digne de ce nom, les rumeurs vont donc bon train sur la motivation réelle de ses pérégrinations. Malade, Mohammed VI serait allé en France pour recevoir des soins, et il se reposerait dans son château de Betz (Oise)», indique Ali Anouzla directeur du journal en ligne Lakome.com et ex directeur et rédacteur en chef du quotidien Al Jarida Al Oula (indépendant), qui avait comparu le 29 septembre 2009 devant un tribunal de Rabat pour avoir publié dans son journal une «fausse information» sur la santé du roi. «Celui qui s'octroie délibérément autant de pouvoirs et de responsabilités devrait également s'appliquer le principe de la reddition des comptes pour l'exercice de ses fonctions et accepter de dévoiler un minimum de sa vie privée: bulletins de santé, périodes de congés, voyages officiels ou privés - voire même son emploi du temps quotidien, comme il est de coutume à la Maison-Blanche ou à l'Elysée», ajoute le journaliste marocain rebelle.