«C'est un symbole tragique que de voir un écran noir sur la télévision publique» Ministre de la Culture, Aurélie Filipetti La décision du gouvernement grec de fermer la télévision publique a créé un véritable choc et une panique dans le paysage audiovisuel européen, qui craint de subir le même sort en cas d'aggravation de la crise financière en Europe. Un signe avant-coureur qui a fait trembler les Conseils d'administration des principales télévisions européennes. L'EU a saisi l'Union européenne de radio-télévision (UER), le directoire des radios et télévisions publiques européennes, qui a commencé à retransmettre par satellite les programmes réalisés par les journalistes licenciés de la télévision publique grecque ERT. Cinquante dirigeants de médias publics ont signé un appel au gouvernement grec, une délégation de l'UER menée par le président Jean-Paul Philippot, est arrivée à Athènes jeudi soir, se disant ouverte à la discussion. Le chef du gouvernement Samaras résiste toutefois aux pressions, il maintient sa décision de fermer et de moderniser l'institution qu'il qualifie de «Jurassic Parc». Après la décision du Premier ministre grec de fermer la radio-télévision publique, l'ERT n'a jamais interrompu ses programmes. D'abord diffusés sur Internet, ils sont désormais aussi relayés par satellite, grâce à une intervention de l'UER, l'Union européenne de radio-télévision. Journalistes, cadreurs, animateurs, techniciens, maquilleurs, même les musiciens de l'Orchestre de la radio, continuent à occuper leur bâtiment. Ils ne seront peut-être pas payés, ils n'ont officiellement plus de boulot mais ils sont tous encore là soutenus par des personnalités et des anonymes qui se succèdent à l'antenne. Programme spécial en continu depuis, on improvise, gros plan sur le dirigeant de Sirisa, la gauche radicale qui est venue soutenir les 2700 salariés. Certaines télévisions se proposent même de recruter certains des cadres et techniciens importants de la télévision publique grecque. Suite aux critiques des dirigeants européens, le Premier ministre grec Antonis Samaras a proposé de rouvrir partiellement la radio-télévision publique grecque, dont la fermeture brutale a provoqué la colère en Grèce. Une réouverture partielle de la télévision et de la radio publique grecque. C'est ce qu'a promis le Premier ministre grec Antonis Samaras dans un communiqué vendredi. Le président de l'Union européenne de radiotélévision, Jean-Paul Philippot, venu spécialement à Athènes vendredi, a demandé au gouvernement grec «de revenir sur sa décision» de fermer la radiotélévision publique ERT et de «rétablir son signal». Enfin de son côté, l'organisation Reporters sans frontières (RSF) a appelé, mercredi, le gouvernement grec à «revenir immédiatement sur sa décision aberrante de suspendre les chaînes du groupe de télévision publique ERT». A l'annonce d'une décision aussi soudaine et brutale, on ne peut ressentir que consternation, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. [email protected]