Le secrétaire d'Etat américain John Kerry était engagé hier dans des navettes intensives entre le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, pour tenter d'arracher une amorce de négociations de paix. M.Kerry rencontrait hier M.Abbas à Amman après s'être entretenu jusque tard dans la nuit à Jérusalem avec M.Netanyahu. «Nous avons eu une longue et bonne rencontre», a déclaré à ce sujet le chef de la diplomatie américaine au président palestinien. Après ce «dîner de travail» à huis clos de près de quatre heures, autour d'un repas d'inspiration japonaise, dans une suite d'un grand hôtel de Jérusalem-Ouest, le secrétaire d'Etat est reparti en voiture vers la capitale jordanienne, où il avait consulté la veille le roi Abdallah II. Ses conseillers n'ont pas exclu d'autres navettes ces deux prochains jours. Lors des entretiens avec M.Netanyahu, M.Kerry a «réitéré son engagement ferme et déterminé à oeuvrer avec toutes les parties en faveur de deux Etats (israélien et palestinien) vivant côte à côte dans la paix et la sécurité», a simplement indiqué un responsable américain, en évoquant «une conversation productive, approfondie et exhaustive sur l'importance de faire avancer le processus de paix». Avant la rencontre, M. Netanyahu avait réaffirmé l'importance pour Israël de la sécurité dans un accord de paix, tout en étant prêt, selon son entourage, à évacuer des colonies en Cisjordanie. Le secrétaire d'Etat américain a fait de la paix au Proche-Orient, où il effectue son cinquième voyage depuis sa prise de fonctions en février, une de ses priorités, près de trois ans après l'effondrement des dernières négociations israélo-palestiniennes. Washington juge crucial de réaliser des progrès d'ici septembre, date de la session annuelle de l'Assemblée générale de l'ONU, où la direction palestinienne pourrait relancer ses démarches, actuellement suspendues, pour adhérer à des organisations internationales, y compris les instances judiciaires susceptibles de poursuivre Israël. La presse israélienne se faisait l'écho vendredi du pessimisme ambiant. Le chef du gouvernement du Hamas à Ghaza, Ismaïl Haniyeh, a appelé «les frères de l'Autorité et Abou Mazen à ne pas retomber dans le piège des négociations» et à privilégier l'unité palestinienne, accusant dans son prêche du vendredi M.Kerry d'être «aligné sur les positions israéliennes».