Une séance de travail a regroupé, hier, les émissaires du chef du gouvernement conduits par Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, avec les jeunes émeutiers de Ouargla en présence de l'ensemble des directeurs des sociétés nationales implantées dans cette wilaya. Cette rencontre s'est tenue dans l'ancienne salle de cinéma Sedrata. Les jeunes Ouarglis ont remis au ministre une plate-forme contenant une dizaine de points dont celui ayant trait à l'emploi. A l'issue de cette rencontre, Tayeb Louh rentré hier en fin d'après-midi à Alger, a, dans une conférence de presse, confirmé la décision du gel des activités des sociétés chargées de la sous-traitance en matière de ressources humaines, la prise en charge du dossier de l'emploi dans cette région du pays par le prochain Conseil du gouvernement et enfin la redynamisation de l'Agence nationale de l'emploi (Anem) qui verra ses prérogatives élargies dans un futur proche. Les agences de recrutement exerçant dans cette wilaya pour le compte des sociétés nationales et étrangères ont donc fait les frais de cette mini-tempête qui a secoué la ville de Ouargla ces derniers jours. Plus d'une douzaine de ces «boîtes» privées, qui activent sur la base d'une simple délivrance du registre du commerce, et appartenant toutes à des personnes étrangères à cette ville, s'adonnent à un véritable «racket» sur le dos des autorités locales et du fisc, en recourant à des méthodes de recrutement contraires aux règles du travail. Les personnes qui transitent par ces agences sont «dépossédées» des 4/5 de leurs salaires qui tombent dans l'escarcelle de ces agences. Une quarantaine de sociétés localisées dans cette ville font appel aux travailleurs du Nord qui acceptent ces «conditions» imposées par les patrons de ces boîtes. Selon un cadre du ministère de la Solidarité nationale et de l'Emploi, celles-ci qui ont essaimé depuis les années 2000 «ne sont pas habilitées à exercer». Prié de préciser sa pensée, ledit responsable a préféré nous mettre sur la piste de l'Anem. Le chef du gouvernement qui a annoncé, avant-hier, lors de sa conférence de presse «liquider» ces agences, risque de trouver face à lui une forte résistance de la part des patrons de ces boîtes. En effet, il n'est un secret pour personne que ces agences sans statuts définis et sans cadre juridique, sont tolérées par les pouvoirs publics qui ont fermé les yeux depuis quelques années. Des «complicités» au plus haut niveau de l'administration dans l'attribution des registres du commerce ne sont pas à écarter.