Ils seront sur la brèche H24 Un véritable test pour les services de sécurité et la police en premier: assurer un Ramadhan sans agression et sans criminalité. «Les fonctionnaires de police sont comptables de leurs perfor-mances sur le terrain.» C'est ce qu'a déclaré, avant-hier, le directeur général de la Sûreté nationale (Dgsn), le général-major Abdelghani Hamel, qui était en déplacement à Guelma. Le message est clair! Maintenant que leurs salaires ont été augmentés, que des logements leur sont offerts, que tous leurs problèmes sociaux sont réglés, l'heure est au boulot! «Aujourd'hui, tous les problèmes sociaux des agents de la Sûreté nationale sont réglés, et chaque policier sera désormais comptable de ses performances sur le terrain», a déclaré le général Hamel. Le terrain affiche une donne moins dangereuse que celle des années 1990 où le terrorisme ravageait l'Algérie et ce corps de sécurité. En effet, le défi des services de sécurité, maintenant que la colonne vertébrale du terrorisme est cassée, est d'éradiquer la criminalité dans les villes au nom du droit des Algériens à la sécurité de leur personne et de leurs biens. Un véritable test pour les services de sécurité et la police en premier lieu: assurer un Ramadhan sans agression et sans criminalité. Surtout qu'aujourd'hui, on remarque que les familles algériennes ont renoué avec la vie nocturne. Il n'y a qu'à voir ces dernières semaines, les centaines de milliers de familles qui sortent la nuit. Tout cela démontre que la famille algérienne a repris confiance. Dans une déclaration à la presse, en marge d'une cérémonie de distribution de 50 logements sociaux participatifs à des policiers, le Dgsn a rappelé que dès sa nomination à la tête de ce corps de sécurité, il avait décidé de n'évoquer des questions opérationnelles qu'avec des policiers au maintien irréprochable. Si beaucoup de réalisations ont été concrétisées au profit du corps de la Police durant ces cinq dernières années. M.Hamel souligne que le travail de la police «s'effectue en 24h/24 en exécution des mesures sécuritaires prises à l'échelle des wilayas pour protéger la sécurité des citoyens et leurs biens durant le Ramadhan et dans le cadre du Plan bleu spécial été». Cela étant, comme rien n'est parfait, le corps de la police gagnerait à plus de professionnalisation, comme tout autre structure du pays. La police a-t-elle besoin de courtisans qui utilisent la flagornerie pour chanter ses vertus? Pas si sûr quand on sait que ce corps a payé le lourd tribut de la barbarie terroriste. Il s'agit plutôt de pointer du doigt là où ça ne marche pas, d'éclairer même modestement et surtout d'attirer l'attention des responsables de ce corps sur tout dysfonctionnement. «Ayant participé à une manifestation pacifique, je n'oublierai jamais l'acharnement et la haine de cinq policiers qui m'ont ramassé comme une délinquante, moi, médecin qui les ait souvent soignés pour la simple raison que la citoyenne que j'étais était sortie manifester pour un Etat de droit», témoigne une femme médecin algérienne qui a choisi de rester dans son pays au lieu de faire les beaux jours des hôpitaux étrangers. «La police est-elle pour ou contre le citoyen?», s'interroge-t-elle avant d'ajouter que «le maintien de l'ordre passe-t-il forcément par la lutte contre les libertés individuelles les plus élémentaires qui consistent à sortir manifester». Ce sont autant de distorsions, de fausses notes, voire même de dépassements, oui osons le mot, que notre police a le devoir de corriger pour se rapprocher davantage du citoyen.