La participation de l'équipe nationale de football à la dernière CAN a été au centre des débats organisés samedi après-midi, à l'hôtel Sofitel par le forum des sportifs algériens que dirige notre ancien confrère, aujourd'hui député, Mourad Boutadjine. Une louable initiative qui a permis de passer en revue de nombreux paramètres liés à cette participation et où certains acteurs, qui étaient en Tunisie, ont pu venir témoigner de vive voix comment ils avaient vécu l'événement. Le plus important de ces acteurs aura, certainement, été Boualem Charef, l'un des trois membres du staff technique de l'EN, qui a fait un long exposé sur le cheminement de la sélection depuis que Sâadane, Cheradi et lui ont été désignés à sa tête. Tout y est passé, depuis la méthode de sélection des joueurs jusqu'à la manière dont avait été préparé le match contre le Cameroun en passant par l'efficacité du staff médical («La fracture au poignet et l'entorse à la cheville dont a souffert Samir Beloufa auraient dû lui imposer une indisponibilité de un mois. Notre médecin et nos kinés ont pu le rendre opérationnel en huit jours»). Charef fera remarquer que cette CAN ne constituait pas un objectif essentiel pour cette EN et que le staff technique s'attelait à la préparer pour l'échéance de 2006. Cette préparation s'articulait sur quatre grands volets. Les deux premiers qui consistaient à monter un groupe puis à lui apprendre à vivre en communauté sur une longue période venaient d'être achevés à l'issue de la CAN. Le travail sur les deux autres volets va être entamé mais sans Charef qui quitte le staff technique de l'EN et dont on vous en parle par ailleurs. A titre de conclusion, il indiquera qu'au moment de la venue du staff technique actuel, l'EN occupait la 75e place du classement FIFA et qu'aujourd'hui elle s'est installée à la 52e place, ce qui témoigne des progrès accomplis en si peu de temps. Le rôle de la presse nationale dans la couverture de l'événement a, aussi, été abordé au travers de l'exposé de deux de nos confrères, en l'occurrence Yazid Ouahib et Fayçal Haffaf. Le premier a mis l'accent sur les difficultés qu'il y a aujourd'hui de bien faire son travail. «La CAN a été cadenassée par Issa Hayatou et ses amis. Elle est devenue une affaire d'argent. En outre, les participants, au contraire des autres années, ont opté pour la méthode du black-out». Il fera remarquer qu'en dépit de ces contraintes, la presse algérienne, la plus nombreuse après celle de la Tunisie, a correctement accompli sa mission. Un point de vue partagé par Fayçal Haffaf qui insistera sur le fait que cette presse gagnerait à s'associer. Les évènements de Sfax ont pour leur part été commentés par le biais de certains témoins dont l'ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Aziz Derouaz, qui a responsabilisé les Tunisiens dans tout ce qui s'est passé ce jour-là. L'actuel locataire de la place du 1er-Mai, M.Boudjemaâ Haïchour, a abondé dans le même sens, indiquant qu'à son arrivée à Sfax, bien avant le match, il avait pressenti le drame. De son côté, le député, M.Miloud Kadri, membre de la commission des affaires étrangères de l'APN, annoncera qu'une commission d'enquête parlementaire sous l'égide de l'UMA, comprenant des députés algériens, des députés tunisiens et les ambassadeurs des deux pays a été mise sur pied et elle contribuera à lever le voile sur ce qui s'est réellement passé à Sfax. Les deux intervenants de la journée ont été Mahieddine Khalef et Reda Abdouche. Le premier a fait un bilan de la CAN en se gardant de porter un jugement sur l'EN. Il rendra plutôt hommage à son staff technique ironisant sur le fait que la FAF se permette de le féliciter pour le remplacer par un étranger. Quant au second, il indiquera que la meilleure solution pour notre football passe par le professionnalisme à la condition que les pouvoirs publics y mettent du leur.