Considérée à juste raison d'ailleurs, comme l'un des fiefs les plus sûrs de l'ex-AIS, la wilaya de Jijel se remet à l'heure des émeutes. Après les troubles vécus dans la zone industrielle de Belloua, distante de deux kilomètres d'El Milia et provoqués par des jeunes manipulés par des islamistes notoirement connus, c'est au tour de la localité de Settara de connaître le même sort. Pratiquement c'est le même scénario, des jeunes bien «encadrés» par des repentis¨, investissent la rue et bloquent l'axe routier El Milia - Constantine à l'aide de pneus brûlés, de troncs d'arbres et de pierres. Les manifestants étaient armés de barres de fer et de couteaux. Ils menaçaient carrément quiconque, s'aventurait à forcer leur «faux» barrage. Les troubles ont commencé, samedi dans la soirée, et risquaient de se propager, hier après-midi. Les motifs sont classiques. Les émeutiers dénoncent les mauvaises conditions sociales dans lesquels ils vivent et reprochent aux autorités locales d'être démissionnaires. Les forces de sécurité sont intervenues pour disperser les manifestants et débloquer la route. Cependant, et selon des sources généralement bien informées, on parle d'affrontements entre émeutiers et forces de l'ordre. Par ailleurs, des habitants de Aouinet El Foul, à Constantine sont sorti, hier, dans la rue. Ils ont, eux aussi, bloqué la route, à l'aide de troncs d'arbres et de pierres et ont menacé de recourir à d'autres moyens, si les autorités locales persistent dans leur indifférence et leur laxisme. Les habitants de ce quartier, constitué essentiellement de bidonvilles, réclament le droit à un logement. Ils sont en tout 55 familles soit 250 personnes, à être exposées aux intempéries et menacées par le phénomène de glissement de terrain. Les instances compétentes sont intervenues pour mettre un terme à cette situation et ont permis de reloger les manifestants le plus tôt possible.