Programmes, dépliants, plan de route et sorties sur le terrain sont préparés dans un climat survolté. Consécration de plus de trente années de militantisme, de sacrifice et de renoncement, le PT, ex-OST, est quasi assuré que sa candidate passera le cap difficile du Conseil constitutionnel. Le siège du parti, même s'il ne désemplit jamais, vit quand même un climat d'une effervescence exceptionnelle. Djelloul Djoudi, reconduit au poste de chargé des responsables de la communication, ne sait plus où donner de la tête entre les dizaines de demandes d'interviews émanant de la presse nationale et internationale, les dépliants, les affiches, les prospectus, le programme des meetings et sorties sur le terrain... Des commissions de campagne ont ainsi été mises en place lors d'une réunion qui a eu lieu hier au siège de ce parti. «Nous nous attelons activement à préparer notre campagne.» «Les réunions de cette commission sont quotidiennes. Elle aura pour tâche de définir le plan de campagne d'une manière globale.» Le PT, qui a longtemps fait les frais d'une terrible politique «exclusionniste» quand les partisans de la solution politique en Algérie étaient diabolisés, sort définitivement la tête de l'eau dans ce double fait historique. Il s'agit de la première que son candidat dépasse le cap des signatures pour mener campagne et tenir la dragée haute aux «ténors» de la politique en Algérie. La victoire, qui transcende de loin celle de ce parti, concerne le pays entier. Louisa Hanoune, qui s'est toujours battue pour l'abrogation du code de la famille, sera la première femme algérienne à briguer officiellement le poste de présidente de la République. Elle ne laissera sans doute pas de s'indigner une fois de plus sur la contradiction existant entre la Constitution qui permet à une femme de devenir premier magistrat du pays et le code de la famille qui en fait un mineur à vie. A l'affût de la moindre information, recevant de nombreux appels, qui pour féliciter, qui pour s'informer plus encore du programme de ce parti résolument inscrit en phase avec les aspirations des couches défavorisées de la société, le PT continue de reléguer au second plan les considérations techniques liées à la tenue de ce scrutin. «Ce qui compte pour nous, est-il régulièrement précisé, c'est de mener campagne en vue de tirer la sonnette d'alarme, de sauver l'Etat de la dislocation et d'aider à résoudre en commun la crise algérienne.» Ce n'est pas pour rien, donc, que ce parti, dont les portes sont plus ouvertes que jamais à toutes les citoyennes et tous les citoyens, «refuse catégoriquement l'exclusion et ne prône de coalition contre personne».