La présidentielle 2014 en point de mire Le rapport final d'avant-projet de la révision de la Constitution a été transmis avant-hier au chef de l'Etat. L'agenda politique des huit mois qui nous séparent de l'échéance présidentielle s'annonce très serré. Le processus de la succession s'accélère avec le retour du Président Bouteflika à Alger. Le projet d'amendement de la Constitution qui déterminera, notamment qui pourra être président de la République en Algérie est l'un des chantiers prioritaires qui doit sortir de l'eau dans les brefs délais. A ce propos, le quotidien arabophone Ennahar a rapporté dans son édition d'hier que le rapport final d'avant-projet de la révision de la Constitution a été transmis avant-hier au chef de l'Etat. Cela confirme, toutefois, les déclarations du Premier ministre faites lors de la clôture de la session parlementaire du printemps. M.Sellal avait souligné que le rapport final de la commission d'experts chargée d'élaborer l'avant-projet de loi sur la révision de la Constitution était fin prêt et sera remis au chef de l'Etat dès son retour au bercail. Pour rappel, cette commission chargée de traduire en termes juridiques les orientations politiques du président a été installée par Abdelmalek Sellal, le 7 avril dernier. Ainsi, tout porte à croire que la nouvelle mouture de la Constitution suffira d'une simple caution du Parlement. Cela est d'autant plus plausible que dans le cas de son adoption par référendum populaire, le président sera contraint de mener campagne lui-même pour ce projet. Selon certaines sources, le chef de l'Etat avait prévu de convoquer une session extraordinaire du Parlement au cours du mois de mai dernier, en vue de faire adopter son projet de révision de la Constitution. Donc, il est fort probable que le texte portant la révision de la loi fondamentale, sera soumis uniquement au Parlement. Son adoption interviendra de ce fait, au courant de la session d'automne qui s'ouvrira en septembre prochain. L'autre facteur inhérent au réglage de cette succession consiste en la remise sur les rails, qui se dessine, du FLN et RND. Ces deux partis-béquilles à contrôler pour faire des appuis et tremplins au futur candidat du consensus. En somme, des appareils au service d'une tendance dominante qui se dégage. Selon quelques analystes, la révision constitutionnelle se rapportera essentiellement sur les dispositions relatives à la succession. Il est même question d'instaurer le poste de vice-président dans le but de régler définitivement le problème de l'absence de suppléance au chef de l'Etat en cas d'empêchement ou de vacance de son poste. Cependant, si les choses promettent de bouger du côté officiel, les partis politiques d'autre part, affichent une plus grande inertie. Le déclin des partis politiques est tel qu'aucune formation n'a pu présenter son candidat pour la compétition d'avril prochain. Ces partis, dont la plupart ont perdu tout ou une partie de leur assise et ancrage social, préfèrent souvent observer une position de stand-by. Illustrant cette attitude de wait and say, le MSP n'a pas clôturé, hier, la session de son conseil consultatif en la laissant ouverte en prévision de l'élection présidentielle. Tranchant d'avec le dynamisme affiché il y a quelque temps, les islamistes, notamment les Frères musulmans algériens semblent être parvenus à une impasse. Le président du Front du changement (FC), Abdelmadjid Menasra, a annoncé, hier à Mascara, qu'il ne se présenterait pas à la prochaine élection présidentielle et qu'il préfère soutenir «un candidat consensuel» proposé par les différents partis. L'idée de présenter un candidat unique pour les islamistes à la présidentielle est restée au stade de discussions et palabres. Dans ce cas, un candidat unique pour l'opposition entière relèverait d'une utopie.