Des artistes-peintres d'Oran trouvent dans les sites Web de vente des oeuvres artistiques, une aubaine en l'absence de galeries d'art spécialisées, ont signalé plusieurs professionnels. Interrogés par l'APS, certains ont affirmé qu'ils optent pour les galeries virtuelles en l'absence de loi régissant le marché de l'art plastique en Algérie, de la cessation d'activité des salles d'art relevant du secteur privé, mais aussi afin d'être au diapason de l'évolution technologique. Oran disposait, dans le passé, de quatre espaces d'exposition et de vente de tableaux et de toiles qui exerçaient de manière irrégulière pour des raisons commerciales d'où la cessation d'activité. Afin de combler ce vide, la direction de la culture de la wilaya a initié, depuis plus de deux ans, l'aménagement de galeries Bahia pour permettre aux professionnels et amateurs d'exposer leurs oeuvres et les encourager à la créativité et à la vente de leurs produits sans l'intervention de l'administration. Or, cet espace n'est pas à la hauteur des aspirations des peintres. Son exiguïté ne permet pas l'exposition de tableaux de grand format et de répondre aux normes en vigueur, a-t-on relevé. Seules des oeuvres d'amateurs y sont exposées. Plusieurs exposants dans différentes manifestations locales, nationales et internationales sur les arts plastiques, organisées à Oran par des établissements culturels, associations, établissements hôteliers, ne peuvent hélas vendre leurs tableaux à cause de l'absence d'une culture publicitaire devant jouer un rôle dans la promotion et la commercialisation des oeuvres d'art, selon le calligraphe Kour Noureddine. Cette situation a obligé la plupart des peintres à recourir à d'autres moyens comme l'Internet et le Facebook pour vendre leurs oeuvres picturales, selon le président de l'association des arts plastiques Civ-oeil, l'artiste Ali Toufik Chaouche. Des peintres attirent toutefois l'attention sur des aspects négatifs de cette procédure, faisant remarquer que des oeuvres exposées sur site Internet font parfois l'objet de vol du style ou de la technique utilisés, qualifiant cette démarche «d'aventure». L'auteur est aussi victime de la fraude, de la contrefaçon, la revente à des prix exorbitants sur les marchés et les magasins de vente des objets traditionnels. M.Kour Noureddine, dont des oeuvres ont fait l'objet d'imitation et vendues dans des galeries à l'étranger le prix plus cher que celui pratiqué sur une toile originale, a expliqué que l'exposition d'une oeuvre sur le Net constitue une aventure pour l'artiste se trouvant forcé à vendre ses oeuvres en l'absence de galeries d'arts à Oran. Les oeuvres artistiques demeurent une source de subsistance pour plusieurs artistes, qui sont obligés de vendre leurs tableaux en usant des moyens du bord, même s'ils savent que les prix ne reflètent souvent pas la valeur réelle de l'oeuvre. Ils trouvent que ce «bradage» est meilleur qu'une mévente, a affirmé la plasticienne Fouzia Menaouer. La capitale de l'Ouest qui aspire à devenir une métropole du Bassin méditerranéen est en butte à des galeries d'art exerçant conformément aux normes internationales, surtout qu'elle dispose d'une Ecole supérieure des beaux-arts dont sont issus chaque année des dizaines de diplômés en quête d'exposer et de vendre leurs oeuvres... même par e-bay.