Mohammed VI s'allie avec le diable C'est au lobby pro-sioniste «American Israel Public Affairs Committee» (Aipac), qui soutient la politique israélienne de colonisation des territoires palestiniens que le pouvoir marocain s'est adressé pour qu'il fasse basculer en sa faveur le Congrès américain. Mohammed VI a-t-il vendu son âme au diable? Le souverain marocain est vraisemblablement prêt à tout pour garder sous sa coupe le Sahara occidental. Fricoter avec un des tout-puissants groupes de pression pro-israélien qui soutient l'idéologie sioniste ne lui pose apparemment aucun problème de conscience. Le Maroc et Israël «semblent travailler de concert pour saper les activités de la Commission des droits de l'homme du Congrès américain chargée de faire respecter l'engagement des Etats-Unis à défendre les droits de l'homme des Sahraouis», peut-on lire sur le site d'information juif américain Mondoweiss. C'est au lobby pro-sioniste «American Israel Public Affairs Committee» (Aipac), basé à Washington qui soutient Israel et sa politique de colonisation des territoires palestiniens que le pouvoir marocain s'est adressé pour qu'il fasse basculer en sa faveur le Congrès américain en ce qui concerne la question sahraouie. Au mois d'avril 2013, Frank Wolf (républicain) et Jim McGovern (démocrate), coprésidents de la Commission des droits de l'homme de la Chambre américaine des représentants avaient alerté le secrétaire d'Etat, John Kerry, sur la violation des droits de l'homme des Sahraouis par le Maroc. Leur requête penchait en faveur d'un élargissement du mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l'homme. Un projet qui a mis le Makhzen dans tous ses états au point d'y voir la main d'Alger dans cette initiative (lire L'Expression du 27/07/2013). Frank Wolf et Jim McGovern avaient appelé les Etats-Unis «à exhorter le Maroc à cesser immédiatement le harcèlement, l'intimidation, les arrestations arbitraires et la détention des pro-indépendantistes sahraouis, et à appeler à la libération des prisonniers sahraouis emprisonnés pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d'expression et d'association». «Quelques jours après que Frank Wolf et Jim McGovern eurent envoyé leur lettre à John Kerry, une délégation composée de hauts responsables des services de renseignement et de sécurité marocains se sont rendus à Washington pour rencontrer des responsables du puissant lobby pro-israélien Aipac», indique Mike Coogan, l'auteur de ces révélations. Comble de l'ironie, c'est sous un gouvernement islamiste qu'est révélé ce rapprochement entre Rabat et Tel-Aviv qui rend encore plus plausible les critiques des Frères musulmans dirigées contre le «Comité Al Qods» qui a pour objectif de préserver la ville sainte contre les agressions israéliennes que Mohammed VI est censé présider. Le deal israélo-marocain Le souverain marocain a-t-il négocié le gel des activités du «comité El Qods» qui ne s'est pas réuni depuis l'année 2000 contre un soutien du lobby sioniste américain au projet marocain de colonisation du Sahara occidental? L'a-t-il mis au service de la diplomatie marocaine? Deux questions qui coulent de source alors que cette thèse est loin d'être farfelue. En 2012, le président palestinien, Mahmoud Abbas, avait souhaité que ce «groupe» soit réactivé afin de tenir une réunion d'urgence pour faire barrage aux desseins israéliens de judaïsation de la ville sainte. Sans succès. Pourquoi les activités du «comité Al Qods» ont-elles été mises en veilleuse? La réponse se trouve probablement dans cette collaboration qui se dessine entre ce groupe de pression pro-sioniste, l'«American Israel Public Affairs Committee», et les services marocains. «Le lobby le plus efficace sur les questions de politique étrangère des Etats-Unis» souligne Mike Coogan. Les Frères musulmans d'Egypte ne se sont pas embarrassés avec cette question. Ils ont tout simplement remis en cause l'apport de cet instrument à la cause palestinienne et à la défense de l'identité de la ville sainte. La presse marocaine s'était empressée de relayer les remarques cinglantes du numéro deux du Parti des Frères musulmans en Egypte. Issam Al Aryan, cité par le quotidien cairote El Watan, s'était interrogé sur le rôle du comité El Qods lors d'une réunion de la Commission des affaires étrangères. «Nous ne voulons pas travailler avec les anciens outils... Le comité Al Qods, présidé par Mohammed VI, un roi jeune et dynamique, n'a pas la moindre valeur ajoutée», avait déclaré le leader islamiste égyptien. Des propos qui ont fait mouche: «De telles déclarations constituent un déni irresponsable du rôle du comité et de l'Agence Bayt Mal Al Qods Acharif, dont l'action est supervisée personnellement par Sa Majesté le Roi Mohammed VI...», s'indignait le MAE marocain dans un communiqué. Ce nouveau rebondissement explique que la mise en veilleuse du «comité El Qods» est due aux accointances entre le Maroc et Israël. Il dévoile un plan machiavélique. Mohammed VI espère faire coup double: en assénant un coup de poignard dans le dos des Palestiniens il espère faire échec au droit du peuple sahraoui à se prononcer librement quant à son destin.