Les attentats contre les forces de sécurité reprennent de plus belle en ce mois de Ramadhan. Avant-hier, lundi, dans l'après-midi, un officier capitaine de l'ANP a été tué par l'explosion d'une bombe artisanale non loin du village Tifrit Nat Lhadj, localité située entre Yakouren et Azeffoun. Selon des sources locales, la forte charge explosive a été actionnée à distance par les terroristes embusqués dans les parages. L'explosion a touché de plein fouet le véhicule de l'officier de l'armée qui était en ratissage dans le massif forestier de la région. Notons par ailleurs que les attentats visant les éléments des différentes forces de sécurité ont connu une nette recrudescence en ce mois de Ramadhan. La veille de la visite de travail du Premier ministre dans la wilaya de Tizi Ouzou, à la rupture du jeûne, une bombe artisanale a explosé à l'entrée Ouest de la ville de Draâ Ben Khedda, située à 10 km du chef-lieu de wilaya. Aucun dégât n'a été causé par la déflagration contrairement à l'explosion qui a visé, quelques jours auparavant une patrouille de la Gendarmerie nationale toujours à l'entrée de Draâ Ben Khedda. Cette région montagneuse d'Azeffoun a en fait beaucoup souffert du terrorisme. Durant plusieurs années, le massif forestier qui s'étend des hauteurs d'Azazga jusqu'à Iflissen à Tigzirt et à la frontière Ouest de la wilaya de Béjaïa a connu de nombreux attentats et des opérations de ratissage. Cette densification d'activités a fini par livrer ses secrets. La région a abrité les postes de commandement du Gspc avant de muter en une filiale d'Al Qaîda au Maghreb. La présence des postes de commandement de ce groupe avant qu'il ne migre vers le Sud a, par ailleurs, fait de la région un périmètre très dangereux. Les attentats ciblaient en effet des patrouilles de l'ANP à la sortie d'Azazga. La même présence a permis aux terroristes d'organiser et de commanditer des actions visant les forces de sécurité à Tigzirt et Azeffoun. Le plus retentissant est celui qui a visé la patrouille des soldats de la marine nationale à l'entrée de cette ville littorale au mois d'octobre 2011. Deux d'entre eux ont perdu la vie dans cette attaque au heb-heb. L'intensification de la lutte antiterroriste a en effet amené un calme mais combien précaire. Le réveil est dur en effet en ce mois de Ramadhan qui a vu trois bombes exploser en l'espace d'une semaine. La population commence en effet à sentir l'amélioration de la situation sécuritaire mais un travail reste à faire impliquant tous les acteurs et non uniquement les services de sécurité. Aujourd'hui, il est temps que les investisseurs de la wilaya s'associent au travail de relance de l'économie.