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Place aux vacances!
LES AGENCES DE VOYAGES PRISES D'ASSAUT, LES VOLS AFFICHENT COMPLET
Publié dans L'Expression le 12 - 08 - 2013

Les derniers chiffres ont montré que la Turquie est la destination préférée des Algériens
Turquie, Tunisie, Maroc et Espagne sont les destinations phares du moment. Petit tour d'horizon.
Le Ramadhan plie bagage, place aux vacances. Après un été raccourci, les Algériens vont profiter des trois semaines qui restent du mois d'août pour aller en vacances. Mais pas de chance pour les retardataires, puisque tout le monde a eu l'idée de prendre ses vacances à cette période. Ce qui fait que les vols pour les destinations privilégiées des vacanciers, à savoir, Turquie, Espagne, France, Tunisie, Maroc... affichent complet. «Les Vols sont complets!», nous confirme Larbaoui Farid, directeur de l'agence du tourisme et des voyages Tropic Voyage de Sétif et président du bureau de l'Est du Syndicat national des agences de voyages (Snav-Est). Celui-ci confirme ainsi le rush vers les voyages. «En tout cas pour ce qui est de la région Est, il y a effectivement un rush. On n'arrive pas à satisfaire les nombreuses demandes de nos clients», témoigne-t-il. Avant de poursuivre que «les retardataires n'ont pas trouvé de place, car beaucoup de vacanciers ont été prudents et ont réservé à l'avance». M.Senouci Lyes, 1er vice-président du bureau Centre du Syndicat national des agences de voyages (Snav-Centre) et directeur de l'agence Saphir Tour, confirme la saturation du transport aérien pour les destinations préférées des Algériens. Néanmoins, il refuse de parler de rush. Il s'explique: «Cette saturation est visible chaque année durant le mois d'août qui est la période qu'apprécient les Algériens pour prendre leurs vacances.»
La Turquie et l'effet «Mouhaned»!
Pour ce qui est des destinations phares du moment, Lyes Senouci affirme que ce sont les mêmes que l'on retrouve ces dernières années, à savoir la Turquie, la Tunisie et le Maroc. «Il n'y a que le classement qui a changé», précise-t-il. «C'est la Turquie qui se taille la part du lion des destinations des touristes algériens», révèle-t-il. «La Tunisie était de loin la destination la plus demandée à cause de ses prix attractifs et surtout son accessibilité par voie terrestre mais la révolution du Jasmin de janvier 2011 a changé la donne!», souligne t-il. «Le flou qui entourait cette destination a fait que les Algériens évitent de prendre le risque», poursuit-il. «Toutefois, cette année, on s'attendait à ce que cette destination retrouve sa place de leader vu la situation qui s'était plus ou moins stabilisée, mais surtout à cause de l'offensive tunisienne qui a proposé des packs très attrayants aux Algériens. D'ailleurs, ils ont été attirés par ces promotions», rapporte-t-il. «Cependant, les dernières attaques terroristes au Monts Chaâmbi dans les frontières algéro- tunisiennes ont refroidi les ardeurs des Algériens», rétorque-t-il. «Beaucoup avaient réservé leurs vacances depuis longtemps, mais ont annulé à la derrière minute leurs vacances en Tunisie», témoigne-t-il. La Turquie est donc, d'après M.Senouci, sans contexte, la star du moment. Les raisons? «Il est vrai que la Turquie est un pays magnifique, ses infrastructures le sont tout autant. Ce n'est toutefois, pas la seule raison», assure-t-il. «Les films turcs et notamment l'acteur fétiche Mouhaned ont une incidence directe sur les destinations touristiques. Avant, c'était les films égyptiens, maintenant ce sont les films turcs. Les familles, particulièrement les femmes, veulent voir si ce qu'elles voient dans les films en réalité», certifie-t-il. Malgré le coût excessif du voyage, les Algériens n'hésitent donc pas à aller vivre leur rêve turc.
A l'Est, on préfère la Tunisie
Chose que nous confirme aussi son collègue de l'Est, Larbaoui Farid. Néanmoins, il tient à signaler que du côté est du pays, la Tunisie est toujours aussi attrayante. «J'ai vendu beaucoup de séjours en Tunisie, mes collègues de la région également. On n'a d'ailleurs presque plus de place à vendre. Selon les échos que j'ai eus, les frontières sont bondées de monde», révèle-t-il. La proximité de la Tunisie avec les villes de l'est du pays y est effectivement pour beaucoup. Certains vont même pour y passer la journée. Mais la situation sécuritaire au pays du Jasmin ne les inquiète pas? «Non, les témoignages de ceux qui ont pris le risque d'y aller les ont rassurés, en plus, ils prennent les routes du littoral qui sont très sûres, étant loin du Mont Chaâmbi», fait-il savoir en précisant que les agences prodiguent quelques conseils à leurs clients, les routes à prendre, les endroits à éviter...
Ah, s'il n'y avait pas de visa pour l'Espagne...
Selon les deux spécialistes du tourisme, une autre destination est en train de faire son nid, il s'agit de l'Espagne. «Ses prix sont très attractifs et attirent de plus en plus de clients», font-ils savoir. Seul bémol, il faut disposer d'un visa Shengen pour pouvoir y aller. «Sans le visa, elle concurrencerait largement la Turquie car étant beaucoup moins chère», avouent les deux responsables. Le Maroc, pour sa part reste une valeur sûre, «mais la fermeture des frontières, les prix des billets d'avion et le peu de vols qui desservent cette destination font qu'elle soit vite saturée», expliquent-ils. Ce qui fait que le Maroc reste une destination de privilégiés. Les atouts du Maroc sont une qualité de service irréprochable, en plus du luxe de ses hôtels. La proximité et la langue sont des atouts qui font la force de cette destination ajoutée au doux soleil de Marrakech. La réalité est donc là, les vols sont saturés et la situation sécuritaire en Tunisie laisse à désirer. Cette situation aurait en principe dû profiter au tourisme domestique. Mais malheureusement, aucune offensive médiatique n'a été faite pour promouvoir les destinations locales. Cela, nonobstant le fait que rien n'est fait pour améliorer la qualité de service et les prix. «L'opportunisme est un phénomène, mais nous n'avons pas d'infrastructures pour mener cette politique», regrette M.Senouci. «J'entends nos responsables parler de la livraison prochaine de 750 infrastructures touristiques. Mais seront-elles accessibles aux bourses moyennes, elles qui représentent la majorité des clients? On est en train de construire des 5 étoiles et je peux vous dire qu'ils ne sont à la portée que d'une minorité. En plus, pour garder nos touristes, il faut que nos destinations soient attractives, qu'il y ait autour des infrastructures, des loisirs et animations pour enfants...», estime Lyès Senouci qui n'oublie pas de pester contre la mauvaise qualité de service et les prix exorbitants des destinations locales. L'évidence coule donc de source et le rush vers l'étranger s'explique tout simplement: il est plus onéreux de rester sur place...
Petit aperçu des tarifs
Turquie: Entre 100 à 150.000 DA dans des hôtels 3-4 étoiles. Jusqu'à 200.000 dinars pour le 5 étoiles. Billets d'avion compris. Séjour de 10 jours.
Maroc: Entre 70 à 90.000 DA dans des hôtels 3-4 étoiles. Jusqu'à 120.000 DA pour le 5 étoiles. Billets d'avion compris. Séjour de 10 jours
Tunisie: Les prix sont très attractifs. Entre 30 à 70.000 DA dans des hôtels 3-4 étoiles. Jusqu'à 80.000 dinars pour le 5 étoiles, possibilité d'aller par route. Transport par bus, pas plus de 5000 DA. Séjour de 10 jours.
Espagne: Les prix des chambres d'hôtel commencent à partir de 40.000 DA les 10 jours. Transport par avion ou bateau dont les prix débutent à partir de 25.000 DA pour voyager en avion et de 10.000 DA pour le bateau. Mais le plus intéressant en Espagne, c'est la location d'appartements dans des stations balnéaires avec piscine, proximité de la plage et les prix débutent à partir de 60.000 DA Sachant que ces appartements peuvent contenir au moins trois personnes. Partager la poire en trois, cela devient dérisoire.
Algérie: Les complexes sont bondés de monde. Les prix sont excessifs. Et la qualité n'est pas au rendez-vous. Il faut compter un minimum de 50.000 DA pour un séjour de 10 jours dans des hôtels 3 étoiles qui, en plus, ont l'air de dépotoirs. Les bangalows et appartements dans les complexes touristiques ne coûtent pas moins de 25.000 DA le mois.


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